A l'aveuglette

Ecartant les fourrés de sa main valide, la jeune fille avançait à l'aveuglette. Sa lampe torche fonctionait toujours, toutefois elle désirait ne pas se faire repérer dans des lieux aussi inconnus que celui-ci. Les bruits nocturnes l'entouraient de toutes parts. Elle qui avait toujours vécue en milieu urbain, trouvait tous ces bruits des plus angoissants.

Pour ne pas flancher, Misako se remémorait des instants de bonheur, bonheur qu'elle avait trouvé insipide auparavant. Elle songea à sa famille. Savaient-ils qu'elle était coincée ici, dans un jeu cruel qui la dépassait ? Où ne découvriraient-ils la vérité que bien plus tard ? Toutes ces questions lui taraudaient l'esprit. Elle se rendait compte maintenant de l'importance de l'amour filiale que ses parents lui avaient portés.

*Est-ce que... je vous reverrais un jour ?*

Misako retint une nouvelle vague de larme. La fatigue et le stress qu'elle cumulait depuis le début de son enfer lui pesaient de plus en plus. La jeune fille s'enfonça d'autant plus dans les buissons, afin de ne pas se faire repérer. Se roulant en boule à même le sol, le sac contre son ventre, elle chercha à prendre quelques instants de repos.

[bonjour, j'espère que je ne dérange pas. Désolé pour la longueur du post, j'ai mis en italique la partie négligeable]

La soirée avait été des plus délicieuse, Nao bien que trop entreprenant à son goût, avait su trouver la limite sans la franchir. Elle ne voulait pas coucher avec lui, du moins, pas de suite, car elle était consciente que dès que le jeune homme aurait obtenu ce qu’il voulait d’elle, il s’intéresserait à une autre. Misuzu, par son corps longiligne et ses courbes fines, avait réussi à l’allécher, juste assez pour lui donner l’envie de la découverte de ce qu’elle avait à offrir et Nao semblait toujours curieux de son corps.
Ils s’installèrent ensemble dans le bus, continuant à flirter comme d’autres adolescents, susurrant à leurs oreilles des mots plein de promesses qu’ils ne tiendront jamais et d’autres mots bien plus sulfureux qui invitaient à la coquinerie. Ils le feraient certainement pendant le voyage de fin d’année. Misuzu profiterait de la présence de ce magnifique jeune homme pendant quelques jours et lui céderait enfin, qu’importe qu’il la délaisse ensuite. Il aura le mérite de l’avoir désennuyer un petit temps.
C’est sur ces pensées que la jeune fille s’endormit dans les bras de son petit ami, une musique douce dans les oreilles et la chaleur du corps de Nao aidant.

Froid, il faisait extrêmement froid tout à coup. Tanako ouvrit un œil, puis l’autre. Regardant alentour ses camarades qui s’agitait et qui faisait un bruit phénoménale. Elle se frotta les yeux, se redressa pour arborer une position assisse et suivit de loin les conversations. Ce qui parvint à ses oreilles était loin de lui plaire, comme l’ambiance lugubre des lieux. Où avaient-ils atterri ? Misu songea un instant qu’il s’était peut-être fait arrêter, à cause d’un contrôle policier ou quelque chose comme ça, mais cette théorie n’expliquait pas le collier de chien qu’elle avait autour du cou, semblable à ceux des autres personnes de sa classe.
L’asiatique ne paniquait pas, elle était même étrangement calme, en fait, elle attendait de comprendre clairement la situation avant de se laisser aux élucubrations saugrenues que proféraient ses camarades.
Oui, elle aussi se posait mille questions, secrètement dans son esprit et espérait comme les autres qu’elle trouverait réponse à ses interrogations.
Dans l’attente interminable, elle plongea son visage entre ses genoux, se boucha les oreilles, tentant d’effacer le bruit et le mal de crâne qui s’était emparé de sa tête.
Puis lorsque l’agitation devint presque palpable, elle leva les yeux. Son professeur , des militaires…
Son regard était interrogateur et soulignait son incompréhension, la jeune fille frêle se releva, prêtant toute son attention au professeur qui était certainement la clé de l’énigme.

Misu était restée prostrée et bouche bée, elle avait du mal à en croire ses oreilles et ses yeux. Ce n’était pas un rêve, ni une plaisanterie, c’était un jeu, et dedans, il avait tous le rôle de pions, seulement certains deviendrait les pièces maîtresses.
L’adolescente avait peur et personne n’était là pour la réconforter, elle chercha un instant Nao, la seule personne avec laquelle elle avait été proche ces derniers jours, mais elle ne put en distinguer la silhouette avant qu’il ne soit appelé.
Le jeune homme ne lui jeta même pas un regard avant de quitter la salle, ainsi, elle savait toute l’estime qu’il avait pour elle.
Son nom retentit après celui de son "petit ami", elle récupéra son sac, heureusement qu’elle savait voyager pratique et que ses affaires personnelles n’étaient pas encombrantes. Elle se dirigea, complètement hébétée, jusqu’au militaire qui distribuait les autres sacs.
Il lui balança avec force et elle eut un mouvement de recul en le rattrapant, il était bien lourd pour ses petits bras frêles.

Une fois dehors, les larmes commençaient à lui monter aux yeux, comment était-ce possible ? Comment un jeu pareil pouvait exister ? Pourquoi son créateur n’était pas détenu dans un hôpital spécialisé ? Comment leur professeur avait-il pu les tromper ainsi ? Pourquoi n’avait-il rien fait pour les prévenir ? Son petit numéro larmoyant sur sa famille ne suffisait pas ! Il était inhumain de les mettre dans une telle situation ! On ne se débarrasse pas comme ça des gens, même si ceux-ci ne collent pas à ce que veut la société d’un nippon moyen. Une chose était sûre, elle ne participerait pas à leur combat débile, elle ne donnerait pas aux adultes le plaisir de la voir rentrer dans leur jeu. Mieux, elle ferait ce qui est en son pouvoir pour essayer de trouver comment sortir sain et sauf et en grand nombre de cette île. Ce n’était pas une lumière, loin de là, mais l’unité faisait la force, ensemble, ils trouveraient certainement un moyen de s’échapper.
Misuzu n’oublia cependant pas la prudence, elle ne savait pas comment les autres élèves avaient réagi à cette situation, ce n’était pas le moment d’accorder sa confiance à l’aveuglette. Elle regarda un instant le ciel d’un noir d’encre, espérant qu’elle n’allait pas mourir ou du moins pas trop vite. Puis entendant du bruit derrière elle et sachant pertinemment qu’elle n’avait personne à attendre, elle se dirigea droit devant elle, en se dissimulant tant bien que mal.

Une heure de marche, la pause était inévitable. Misu se cacha dans le décor, bien à l’abris des regards, elle ouvrit son sac si pesant et découvrit son arme, une épée médiévale, qui, a vu d’œil, devait avoir la taille de son bras. Son poids était imposant, pas assez pour qu’elle ne puisse la soulever, trop pour qu’elle puisse la manier avec précision, mais il était évident qu’avec un engin pareil, elle pourrait tenir à distance ses camarades imprévisibles. Maigre consolation…
Elle but un peu d’eau, reposa ses muscles endolories qui n’avait pas l’habitude d’entraînement rigoureux et s’éloigna à mesure que des voix et des bruits inquiétants s’approchait. Elle ne savait pas comment réagir et préférait pour l’instant ne rencontrer personne, ce qui était pour elle, la meilleure des protections.

La jeune fille ne comptait plus le temps de marche qu’elle avait effectué, chacun de ses pas lui donnait l’impression de mettre sa vie un peu plus en sûreté. Elle savait qu’elle ne retardait que l’échéance, car même si elle n’était pas une lâche comme sa mère, elle n’aurait jamais assez de combativité face à certain de ses camarades, sans parler de ces cinglés qui avaient accepté le jeu avec plaisir et s’étaient portés volontaire…
Elle s’enfonça dans un bois peu rassurant, posant précautionneusement chacun de ses pieds. Il était inutile de se blesser par inadvertance, sachant que certains se prêtaient non sans plaisir à cette loi stupide et qui aurait prit plaisir à l’achever, elle n’allait certainement pas leur facilité le travail !
Le sac reposant sur son épaule, fermeture ouverte et épée à portée, elle avançait, ouvrant de temps à autre le champ lumineux de sa lampe de poche pour savoir où elle posait les pieds.
Elle continua sa traversée un moment, avant de shooter dans quelque chose et de perdre l’équilibre pour atterrir sur ses fesses. Elle saisit le pommeau de l’épée avec rapidité, la tenant devant elle, ses yeux ne cachaient pas la frayeur qu’elle ressentait. La main tremblante, elle alluma sa lampe, pour découvrir qui était la personne qui lui faisait face.

Ota-san ! J'ai failli avoir une attaque !
Désolée de t'avoir marché dessus... ça va, toi ?

Misu posa sa lampe, toujours allumée pour ne pas quitter des yeux sa camarade. Elle n'était pas amie, il était possible qu'elle se soit parler agréablement au cours de l'année, mais rien qui pouvait laisser penser que ces deux là s'adoraient, elles étaient de simples camarades. Tanako la trouvait bizarre et potentiellement dangereuse. Même si la plupart du temps, Misako était charmante et montrer une image de perfection, des fois, il lui arrivait de virer à 180° sans qu'on ne comprenne la raison de ce changement. Puis, il lui arrivait de tenir une conversation seule, comme si elle était entourée de camarade alors qu'il n'y avait qu'elle et ses éclats de rires, qui intervenait sans raison apparente...
Misako l'énervait, en fin de compte, elle avait du mal à supporter ses fantaisies, mais c'était loin d'être une raison suffisante pour la laisser seule, en proie à la fatigue, à la peur, avec tous les psychopathes qui traînaient dans le coin. Elle dévisagea un instant Misako, puis se mit à chuchoter.

C'est quoi ton arme ?
Tu as déjà croisé quelqu'un de la classe ?
Tu n'as pas à me craindre, je ne me plierais pas aux règles aberrantes de ce jeu...

Citation :: Non non tu me dérange pas ! Au contraire j'attendais que quel'qun vienne

Dès qu'elle sentit la pointe de la chaussurede Misuzu s'enfoncer dans ses côtés par inadvertance, la jeune fille avait roulé sur elle-même avant de reculer précipitamment. Son dos heurta un arbre à proximité dont l'écorce rugueuse malmenait sa peau malgré les vêtements qu'elle portait. La lueur crue de la lampe de poche l'aveugla, noyant le paysage nocturne dans une lumière blanche. Des papillons noirs commencèrent à apparaître dans le champ de vision de Misako, signe que la cécité la guettait quand le faisceau se baissa.

L'adolescente observa la personne qui lui faisait face. Il lui fallut peu de temps pour reconnaître Misuzu Tanako. La jeune fille et elle ne s'étaient guères parlées durant leur scolarité. Elle considérait Misuzu comme une de ses jeunes filles superficielles, jouant les lolitas depuis la primaire. Elle ne comptait le nombre de "petits amis" que la nippone avait collectionnée depuis le début de l'année. Toutefois, l'heure n'était pas à resasser des détails insignifiants tel que ceux-ci. Misako se demanda tout de même où se trouvait Nao. N'était-il pas avec Misuzu ? Il lui semblait pourtant que le garçon était le dernier compagnon en date de la jeune fille. Avait-il découvert la véritable facette de Misuzu ?

"Je crois que... çà pourrait aller mieux. Mais çà pourrait être pire."

Misako aperçut alors l'arme que tenait la jeune fille. Une lourde épée semblant tout droit sorti d'un conte médiéval européen. Peut-être même était-elle authentique. Elle repensa à l'arme qu'elle avait laissée dans son sac, et qu'elle avait dû utiliser. En y songeant, elle avait surement eu plus de chance que Misuzu dans la répartition des armes. La sienne était bien plus maniable que l'énorme épée, et tout aussi dangereuse si on savait la manier.

Les nombreuses questions que lui posa Misuzu la mirent mal à l'aise. Pourquoi voulait-elle savoir tout celà ? Lui voulait-elle du mal ? Les deux jeunes filles n'avaient eu guère de relations amicales. Plusieurs fois, Misako avait vu sa compagne de classe l'observait avec effroi, presque du dégoût. Elle pourrait profiter de la situation dans laquelle elles se trouvaient toutes deux pour laisser libre cours à sa haine envers elle.

Ne montrant pas sa peur grandissante, Misako replia ses genoux sous elle, tout en continuant à serrer le sac contre sa poitrine. Comme si ce morceau de tissu allait agir comme un bouclier invisible et inaltérable. La voix de la jeune fille trembla un peu sous l'effet de la tension.

"J'ai vu Tatsuha et Miyazaki... Dans la cabane de l'ermite. Tatshua a essayé de nous... tuer. J'ai fui."

Misako se tut un instant, refoulant les larmes qui allaient inévitablement ressurgir.

"Quand à mon arme... Elle est dangereuse. Dangereuse."

Heureusement que Misu était assisse, sinon elle serait tombée sur le cul. Elle avait du mal à croire que l'espèce de bisounours qui revendiquait aimer tous le monde ait pu s’attaquer à une autre personne. Qui plus est, loin d’être des plus hostiles, quoique… Visiblement, il fallait réellement se méfier de tous les élèves, même si Tanako refusait de se laisser aller à la paranoïa et au climat de peur qui s’était installé et qui ne servait réellement qu’à les mettre dans le doute et commettre nombres d’erreurs, comme éventrer un petit camarade.
Décidemment, il valait peut-être mieux que la jeune fille reste seule et dans l’ignorance, tant la nouvelle lui avait foutu un coup. C’était visible sur ses traits qui ne cachait en rien son incompréhension.
Elle ne l’avait jamais senti et ne l’appréciait pas particulièrement, les gens qui sont capables d’aimer tant et des personnes qui n’en valent pas la peine, était indigne de confiance et ne savait certainement pas ce que aimer voulait réellement dire, car il est impossible de gratifier un tel sentiment comme on distribue des bonbons.

Hakkyô ?! J’en reviens pas !
Ils sont tous devenus fous…
Et Miyazaki, ça va ?

Elle n’aimait pas beaucoup Miyazaki non plus, ne sachant pas si elle jouait la conne pour se donner un genre ou si elle était réellement comme ça, mais quoi qu’il en soit, son attitude était pathétique. À vrai dire, Misu n’appréciait pas grand nombre.
Tenir l’épée à l’horizontale à la seule force du poignet commençait à enflammer ses muscles et la lame commençait à rejoindre le sol, Misu faisait son possible pour la tenir en équilibre, elle n’avait pas confiance en Ota. Elle ne savait pas ce qu’avait fait cette dernière pour que Tatsuha l’attaque et ne préférait pas le savoir.
Surtout que la jeune fille ne lui révéla pas la nature de son arme. Misu craignait les armes de portées, les plus dangereuses selon elle, si Misako en avait une, il serait débile de la garder au fond du sac, ou cachée on ne sait où, elle l’aurait certainement aperçue après la chute, du moins le pensait-elle.
Misu avait de sérieux doute quant à la capacité destructrice de l’arme de sa camarade, elle bluffait, elle en était persuadée et si ce n’était pas le cas et qu’elle avait l’envie de l’attaquer, pourquoi aurait-elle attendu?
L’adolescente laissa sa lame reposer sur le sol, elle n’y tenait plus de toute façon. Ses doigts ne desserrèrent pas le pommeau cependant. Il valait mieux prévenir que guérir.

Tu crois que Tatsuha est à tes trousses ?

Il était hors de question qu’elle reste une minute de plus ici s’il y avait un potentiel danger. Même si elle n’appréciait pas spécialement Misako, elle ne tenterait pas de la blesser, ni de la tuer, mais elle n’allait certainement pas risquer sa vie pour elle.
Mais Misuzu avait si mal aux pieds ! Et pourtant, elle était bien à l’aise dans ses converse, mais elle avait fait réellement trop de marches. Bien sûr, elle n’était pas bête, elle savait que ces trois jours n’allaient certainement pas être une cure de jouvence et qu'elle aurait le temps de se reposer dans le tombeau.Mais là, si elle ne se reposer pas cinq minutes, elle en était sûre, ses pieds allaient se mettre en grève !

Je n’ai rencontré personne pour l’instant…

L’asiatique ne savait pas d’où lui venait cette envie de causer, peut-être la solitude à laquelle elle n’était pas habituée. Peut-être parce que pendant quatre heures elle avait ressentit un nombre de sentiments impressionnant et si différent. Peut-être parce que c’était la première personne qu’elle croisait… En tout cas, c’était certainement la première fois qu’elle était si éloquente avec une personne qu’elle estimait peu.

Auparavant, Misako non plus n'aurait pas cru que Tatshua puisse agir ainsi. Il semblait si doux, si gentil. Il lui faisait penser à un enfant qui ne voulait pas encore être adulte. Ce changement de personallité n'était que la conséquence de ce manque de médicaments, ces médicaments qui lui étaient nécessaires et dont il était dépendant. Aussi dépendant qu'un drogué à sa poudre blanche. Sans ses précieux cachets, il ne pouvait se contrôler plus longtemps. Sans cette dépendance, sans cet accès de colère, la jeune fille serait restée avec lui. Mais il lui avait fait mal. Pas seulement physiquement. Il avait brisé la confiance qu'elle avait tissé entre eux. Ce lien était à jamais brisé. Elle ne pourrait plus l'approcher comme avant, sans voir derrière son visage habituel celui d'un être prêt à tuer.

A la question de Misuzu, Misako se remémora les derniers évènements, même si elle tentait de les oublier. Tant de violence, de cris, de peur en si peu de temps. Elle avait connu ce que pouvait ressentir un animal apeuré face à la vision du canon du fusil. Elle revoyait dans des images floues Miyazaki lancer les médicaments avant de se cloitrer dans l'armoire. Comme une filette qui cherche à se dissimuller d'un père alcoolique qui menace de la frapper. Misako s'était enfuie de la menace que représentait le garçon. Elle n'avait aucune idée du sort qu'il avait reservée à la jeune fille. Enfin, peut-être...

"Je crois qu'il l'a tuée. Il semblait si dangereux à ce moment-là."

Oui, il avait dû tuer Miyzaki. Pour avoir osé renverser ses précieux cachets, alors que ce n'était qu'un accident. Misako avit écraser quelques-unes par inadvertance; celà avait été un motif assez troublant pour la condamner. Elle n'osait imaginer ce qui était arrivé à Miayzaki.

Sa gorge était desespérément sèche, ses jambes la faisaient souffrir, tout comme son bras. Elle n'avait pas cessée de courir dans le bois, se glissant parmi les ronces et les buissons pour effacer la moindre piste. Sans compter la nage qu'elle avait pratiquée dans les marais. Elle se sentait sale, meurtrie, fatiguée. Qu'aurait-elle donné pour une douche et un lit aux draps agréables ? Mais ce rêve ne serait accesible que dans trois jours. Trois jours où elle devrait survivre et éviter toute menace envers sa personne.

Misako ouvrit la fermeture éclair pour prendre quelques gorgées salvatrices à sa bouteille d'eau. Elle devait se rationner afin de tenir le coup. Les épreuves qu'elle avait traversée jusqu'ici n'étaient que les étapes d'une longue épopée de trois jours. Refermant la bouteille, la jeune fille répondit la dernière interrogation.

"Je ne penses pas sinon il serait arrivé avant toi. Que comptes-tu faire ? M'attaquer ? Je ne veux pas te faire de mal."

La jeune fille était sincère dans ses propos. Même si elle avait de l'antipathie envers Misuzu, elle n'irait pas jusqu'à la tuer de sang-froid. Non, elle en était incapable.

Elle écouta ce qu'elle ne voulait pas entendre, la perte probable de l'une des élèves par un camarade qui semblait bon comme du pain. Si Hakkyo avait réagi comme ça, il était évident que les personnes moins sympathiques se prêteraient également au jeu et que Misu finirait tôt ou tard avec la peau percée. La potentielle mort de Miyazaki ne l'affecta pas plus que ça, elles étaient loin d'être proche mais il devait être autrement pour Ota. Elle tenta alors de la réconforter, même si c'était loin d'être son fort.

Temps que son nom n'apparait pas au rapport, tous les espoirs sont permis...

La jeune fille regarda d'un air mauvais sa camarade quand elle plongea sa main dans le sac et fut rassurée quand elle vit l'innocente bouteille d'eau qui en ressortit. Ota n'était vraiment pas maligne, si elle avait ne serait-ce qu'un doute quant aux attentions de Tanako, elle n'aurait jamais dû agir ainsi.
Et justement, la phrase qui suivie lui confirma que Misako la prenait pour une tueuse potentielle. En temps normal, Misu aurait pu s'offusquer, mais là, comment en vouloir à sa camarade ? Le jeu avait révélé que personne n'était sûr et que leur corps pouvait à tout moment se transformer en chair à saucisse.

Tu devrais éviter ce genre de gestes douteux à l'avenir, tu ne sais pas comment peut l'interpréter la personne qui est face à toi.
Je me suis sentie menacée, l'espace d'une seconde. Si j'aurais vraiment voulu te faire du mal, ce serait déjà fait...

Mais tu vois, tu viens de m'apprendre que la personne que tous le monde qualifiait d'adorable vient de péter un câble, alors je tiens à ma protection, aussi insignifiante soit-elle.

Mizu était soulagée de ne devoir reprendre la route de suite, même si elle savait qu'elle ne s'éterniserait pas ici, car on finirait par la débusquer. Mais pouvoir se reposer un peu, ne plus devoir courir pour mettre son petit cul en sûreté la soulageait d'un poids. Et pourtant, elles étaient loin d'être hors de danger. C'était étrange l'apparente tranquillité dans ses bois lugubres, comme le calme avant la tempête, même si les bruits de froissements de feuilles et autres bestioles bizarres qui erraient par ici n'était pas rassurant, pour l'instant, seuls les autres élèves étaient une menace valable pour la japonaise.
Misu avait eu la chance de tomber sur une personne qui n'était pas encore influencée par la "battle royale", elle savait qu'elle n'en aurait pas autant la prochaine fois. Cette peur constante de la mort ne voulait plus la lâcher, elle espérait qu'elle ne prendrait pas tôt ou tard, le contrôle de son esprit.

Je te l'ai déjà dit, tu n'as rien à craindre de moi. Je veux juste que nous sortons indemne de ce jeu à la con et, temps qu'à faire, qu'on y enferme les stupides salauds qui ont eu l'idée de mettre cette loi sur pied et tous ceux qui y sont partisans.

Si j'utilise mon arme, ce ne sera que pour ma défense, je ne compte pas facilité la tâche au connard qui essayera de me dézinguer !

Aux violentes imprécations de la jeune fille, Misako avait baissée la tête telle une gamine prise en flagrant délit. N'importe quel geste, aussi insignifiant soit-il, pouvait être lourd de conséquences et génerer des quiproquos pouvant tourner à une scène sordide. Ce qui s'était déroulée au sein de la maison de l'ermite, en était une preuve. Qui sait si ce genre de situation ne s'était pas joué en d'autres lieux avec d'autres acteurs, comme une pièce de théâtre que l'on rejouerait plusieurs fois, en changeant quelques données. Une pièce de théâtre dont le rideau était aussi rouge que le sang qui serait versé.

"Excuse-moi. Je sui sur les nerfs depuis le début de ce jeu stupide. Je ne comprends pourquoi on doit subir tout celà."

Effectivement, qu'avaient-ils commis pour connaître pareille tragédie ? Les aventures amoureuses et les manipulations de Misuzu n'étaient pas une cause assez sérieuse et dangereuse pour qu'elle risque la mort. De son côté, Misako voyait mal ce que l'Etat japonais pouvait lui reprocher. Son cursus scolaire et son insertion sociale ne dépassaient guère les normes établies. Ses élucubrations à propos de son dédoublement pouvaient elles être perçues comme néfastes ? Il fallait avouer que les interventions de Mya étaient sournoises et effrayantes pour toute personne spectactrice. Mais la jeune fille tentait de contrôler cette entité pour ne pas paraître bizarre aux yeux des autres. La colère commença à gagner Misako, dont les nerfs étaient à fleurs de peau.

"Pourquoi le prof n'a rien foutu pour nous aider ? Est-ce qu'ils nous detesteraient ? Ils se seraient foutu de notre gueule depuis le début ?! Je peux pas croire çà !"

Un bruit infime la fit sursauter, résonnant en écho dans le silence nocturne. Misako se releva vivement, les mains crispées sur le tissu du sac, le coeur battant à tout rompre. Il lui semblait discerner une silhouette parmi les ombres que tissaient la nuit. Etait-ce Tatsuha ? Le garçon avait-il fini par la retrouver pour finir ce qu'il avait commencé ? Misako recula jusqu'à sa camarade, la tirant par la manche, tout en chuchotant d'un ton précipité.

"Il faut partir. Vite. C'est peut-être Tatshua. On doit fuir avant que..."

L'adolescente avait posé son épée tout contre elle. Ota ne voulait pas lui faire de mal, du moins, pas pour l'instant. Elle esquissa un petit sourire, plongea la main dans son sac et en ressortit le plan. Il fallait trouver où s'abriter, un endroit où elle serait moins à portée. Elle étudia quelques instants le bout de papier, notant mentalement les endroits pas trop éloignés où elle pourrait se rendre. Puis elle replongea la feuille dans le sac de sport et reporta son attention sur sa camarade.

Ce n'est rien, mais chaque geste, chaque parole, peut-être un motif de mort. Il faut qu'on fasse extrêmement attention. Nous ne sommes plus en classe et les élèves ne sont plus ceux que nous connaissions...

Puis Misako parla du professeur. Tanako s'était posée les mêmes questions. Ne trouvant à leur sensei aucune excuse pour sa conduite dégueulasse.

Il n'a aucune excuse, il n'a rien fait pour nous aider !
Lorsque le bus nous mener droit à la mort, il n'a pas bougé le petit doigt. Alors il peut toujours nous le servir, son discours larmoyant, sur sa gentille petite famille... La vérité, c'est qu'il est lâche ! Et qu'il n'a pas osé mettre en jeu ses petites fesses pour sauver la vingtaine de paires que contient notre classe.

J'espère qu'il sera malheureux et que notre souvenir le hantera jusqu'à son dernier jour. Je lui souhaite les pires choses. à lui, comme à ceux qui osent approuver ce genre de jeu ou qui ne font rien pour le mettre en échec.

Mais je n'arrive pas à croire qu'il puisse accepter de nous voir mourir, de nous annoncer toutes les six heures, quel camarade nous avons perdu. Il les laisse faire, il est autant impliqué qu'un élève qui en tuerait un autre. Puisqu'il laisse ce massacre se passer sous ses yeux sans réagir...
Nous n'aurions jamais dû lui accorder notre confiance et nous ferions mieux d'oublier les bons souvenirs que nous avons de lui quand il enseignait, car ils étaient faux...

Misu, semblait calme, bien que lorsqu'elle employait des grossièreté, cela révélé son anxiété. Mais son sang froid ne la trahissait pas. Elle réussissait à garder les idées claires. Elle se trouva même un esprit stratagème qu'elle ne soupçonnait pas. Son cerveau tournait à plein régime. Elle envisagea plusieurs solutions quant à l'endroit où se rendre et les potentiels pièges qui se poseraient, en les déjouant avec brio. Bien sur, elle était consciente que la réalité ne se passerait pas comme les scénarios qu'elle s'était imaginés. Mais prise d'un soudain excès de confiance, elle était certaine que sa mort n'interviendrait pas dans l'heure qui suit.

Un bruit suspect la ramena sur Terre. Elle empoigna son pommeau, remit le sac sur son épaule, toute prête à déguerpir. On doit fuir... le "On" surprit un peu Misuzu, mais s'entraider n'était pas une mauvaise idée. Ne serait-ce que pour prévenir du danger, deux paires de yeux et d'oreilles valaient certainement mieux qu'une.
La lampe de poche inclinée sur le sol, Misu regardait alentours, sans pouvoir distinguer une quelconque silhouette.
La peur lui nouait les entrailles, serait son coeur et une seule pensée traversait son esprit.

* Je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir... *

Puis reprenant un semblant de calme, elle s'approcha de l'oreille de Misako pour lui souffler quelques mots.

Il y a le temple shintoïste pas très loin. Ce serait un excellent endroit. Il est entouré de zones interdites. ce qui pourrait être à notre avantage s'il n'y a pas de présence hostile autour ou à l'intérieur. Si c'est le cas, il faudra compter sur nos armes, notre agilité et notre chance...

Sinon, il faudrait partir vers l'Est, et essayer de rejoindre le phare, il y aura certainement des vivres, s'il n'a pas encore été pillé. On pourra s'y reposer un moment. Mais ce n'est pas un point très stratégique, il n'y aura certainement qu'une entrée et donc, qu'une sortie. Si un mec arrive avec une arme de portée, je ne donne pas cher de notre peau... Il faudrait donc repartir un peu au nord, et rejoindre les maisons ensuite.

Personnellement, j'opte pour le temple shinto. C'est le moment ou jamais de demander la faveur des Kami...

La jeune fille était reconnaissante à Misuzu d'avoir pris en charge le rôle de meneuse. Elle se sentait incapable de gérer leurs destins, après tout ce qu'elle venait de vivre. Malgré sa volonté, elle n'avait pû aider Tatshua à se libérer de lui-même.

Le bruit se faisait de plus en plus présent. Etait-ce un humain ? Un animal ? Quels genres de créatures recelaient cette sombre forêt ? L'imagination de Misako tourna à plein régime, inventant des êtres surnaturels aux longues dents et griffes taillées pour la chasse. Ou encore des élèves dôtées d'armes impressionnantes, tachées du sang versé de leurs anciens compagnons.

Le murmure de Misuzu calma les battements du coeur de Misako. La jeune fille remontait dans l'estime de cette dernière. Dans de telles situations, les barrières et les masques finissaient par tomber. Celui de Misuzu dévoilait une jeune fille capable de soutien et d'entraide. La proposition du temple shitô parut pour Misako comme la meilleure option.

"C'est un lieu sacré. Il est possible que nombre d'entre eux ne veulent pas nous y attaquer."

Ce serait le cas pour les moins déterminés. Mais qu'on serait-il des autres ? Misako ne préféra pas y songer. Agrippant de son bras valide son sac, elle suivit Misuzu, se frayant un chemin parmi les buissons.

-> Temple

Won ne s'était pas franchement mis à ralentir pour attendre la demoiselle légèrement blessée au genou. Il l'avait soigné déja, alors que c'était ni dans ses habitudes, ni dans ses principes, mais sur le coup elle lui avait fait pitié et une envie bizarre de la protéger d'Hakkyo lui avait traversé l'esprit... Mmh Hakkyo était aux prises d'un médicament, vraiment il n'y aurait jamais cru... Apparemment quand il n'en prenait pas, il devenait agressif... Espérons que le gouvernement n'ait pas été assez sadique pour les lui enlever de son sac et le rendre exprès victime de ses pulsions...
Misako était quelque part terrorisée et blessée apparemment... Raaah mais pourquoi Won pensaient à elles ?? Elles n'étaient que des filles de sa classe qui n'étaient jamais venues lui parler et dont ils n'arrivaient même pas à retenir le nom plus d'une journée... Ca l'énervait...

Il se retourna, Kaoru était là, elle marchait, tête baissée, silencieuse... Il se mordit la lèvre... pourquoi elle le suivait ? il n'avait pourtant rien de rassurant, elle ne savait même pas c'était quoi son arme... Il aurait pu la tuer si facilement... mais le courage et l'envie lui manquait. Il ne prêtait pas attention aux gens qui l'intéressaient pas, mais il ne leur souhaitait pas de mourir pour autant...
Le silence est d'or mais là il lui pesait comme un plomb sur le coeur... Alors il devait trouver de quoi parler... il était toujours en boxer et même s'il n'était pas pudique, ça allait sûrement empêcher Kaoru d'être complètement à l'aise avec lui... Il sourit et se lança :

"Désolé d'être dans cet accoutrement mais je pensais pas tomber de la barque... Vous m'avez dérangé..."

Et voilà, il voulait discuter et finalement il lui faisait un reproche... >__< c'est dur de se contrôler...
Le jour était levé, il allait faire beau, tant mieux comme ça il n'aurait pas froid parce que mine de rien ses vêtements séchaient pas vite et lui il avait des petites frissons... Il tourna des yeux volontairement et demanda, style complètement indifférent :

"Tu as croisé qui depuis le début du jeu ?"

Il avait un pris un ton "je m'en foutiste" mais il était soucieux de savoir si quelqu'un avait vu Ran. Il se demandait bien où elle avait pu disparaître... Il marchait droit devant lui... Ne remarquant même pas les empreintes discrètes dans le sol... Il s'en fichait de toute façon... il ne craignait personne lui è___é !

Kaoru et Won s'était mis enmarche , laissant Hakkyo partir vers l'hopital....
Les pensées de la jeune fille la tourmentait , elle se demandait si elle n'avait pas fait une erreur en rendant son poignard à Hakkyo. Non pas qu'elle ai peur de devoir se defendre de Won , il n'avait pas l'allure d'un assassin , mais...si il avait une nouvelle crise de manque et qu'il agresse le premier élève qu'il croise..... Kaoru ne pourrait jamais se pardonner d'avoir causé la mort d'un de ses camarades , surtout si ce camarade était Kyuiji......
Pensive , elle suivait doucement Won , la tête baissée , comme pour s'excuser d'être un boulet à son pied l'empechant de chercher à sa guise la personne qu'il souhaitait......

"Désolé d'être dans cet accoutrement mais je pensais pas tomber de la barque... Vous m'avez dérangé..."

La jeune fille fut surprise par cette prise de parole et ne put s'empecher de se sentir coupable.....

-" Excuse moi , Won , je.....je pensais que peut etre sa aurait ete......lui dans la barque......."

la marche continua quelques instant dans un lourd silence de mort.....puis Won repris la parole.....

"Tu as croisé qui depuis le début du jeu ?"

la jeune fille leva les yeux et reflechissant à tous ceux qu'elle avait croisé depuis sa sortie elle les enuméra....

-" Eh bien...quand je suis sortie , j'ai courru comme une folle parce que j'avais peur , et je suis arrivé dans une grotte en E07 , c'est la que j'ai trouvé Misako , Tatsuha et Mikio Umai , mais il n'a pas voulu venir avec nous au dispensaire. Ensuite Hakkyo à eu une crise et Misako c'est enfuie , j'ai reussi à le resonner et ensuite je t'ai rencotré....voila...."

Kaoru esperait que les personnes qu'ils recherchaient serait bientot retrouvées et qu'ils pourrait alors trouvés un moyen de s'en sortir et de survivre.....

Won sentit le soleil éclairer doucement la peau de son front et même pour un été, il commencait a frissoner, alors énervé d'être tombé à l'eau, il préféra remettre son pantalon, et bien qu'il était mouillé et que c'était absolument désagréable, il n'eut pas vraiment le choix. Il se retourna vers Kaoru et répondit :

"T'inquiètes pas pour... ton ami, on le retrouva mais je ne vais pas le chercher...", il ne se rappelait pas de son nom et la phrase qu'il venait de dire n'était pas forcément des plus gentilles mais il se justifia "tu sais, moi aussi je cherche quelqu'un mais... l'île est grande et si on se dirige vers le sud et qu'ils sont au nord, on risque de perdre plus de temps à les chercher et on va croiser des gens pas net, on va avoir faim, soif et on va gaspiller toutes nos provisions... Alors..."

Il s'arrêta et sortit la carte trempée du gouvernement et pointa une zone a Kaoru :

"Nous sommes ici, tu vois. Les zones tout autour de nous sont interdites alors je pense que personne a eu le cran de passer par ici, donc nous sommes tranquilles. Il y a un temple en F02, c'est la prochaine zone où je compte aller, tu pourras t'y reposer toi et ton genou et moi je ferais sécher mes vetements et on pourra aussi manger, d'accord ?"

Il était gentil, la tout de suite, il se rendait compte que sur l'île, lui et Miyazaki étaient dans le même panier, ils n'avaient confiance en personne et recherchaient tous les deux quelqu'un. Il serra sa carte, se redressa et avoua :

"Je cherche Ran Kaoru... J'espere la trouver avant de mourir..."

Il venait également d'avouer qu'il ne comptait pas sur l'espoir de s'en sortir mais bizarrement, ça ne le rendait pas triste, c'était une mort comme une autre, juste un peu trop tôt selon ses plans, mais peu importe...

"Allez on y va, ne restons pas ici, c'est dangereux..."

Et il se remit en marche, conscient que Kaoru ne voudrait peut-être pas le suivre...

[F02]

Sam 5 Mai - 13:41

Le soleil se levé doucement sur l'ile et les rayons encore doux du soleil réchauffés doucement Kaoru et Won bien que l'air été frais et obligea Won à remettre son pantalon , ils allaient bien pour le moment.....
Kaoru continuait toujours sa marche tête baissé , repensant à sa vie avant ce jeu , aux bon moments passés avec la classe et plus particulièrement avec Kyuiji....Pourvu..qu'il soit encore en vie.....

Won prit la parole mais ce qu'il dit ne reconfortat absolument pas Kaoru...

"T'inquiètes pas pour... ton ami, on le retrouva mais je ne vais pas le chercher..."

Kaoru lui avait jeté un regard plein de surprise et de tristesse mais l'explication qu'avait donné Won était clair et logique ! Oui , il avait raison...

"tu sais, moi aussi je cherche quelqu'un mais... l'île est grande et si on se dirige vers le sud et qu'ils sont au nord, on risque de perdre plus de temps à les chercher et on va croiser des gens pas net, on va avoir faim, soif et on va gaspiller toutes nos provisions... Alors..."

Il s'arrêta et sortit la carte trempée du gouvernement et pointa une zone a Kaoru :

"Nous sommes ici, tu vois. Les zones tout autour de nous sont interdites alors je pense que personne a eu le cran de passer par ici, donc nous sommes tranquilles. Il y a un temple en F02, c'est la prochaine zone où je compte aller, tu pourras t'y reposer toi et ton genou et moi je ferais sécher mes vetements et on pourra aussi manger, d'accord ?"

Kaoru regarda avec attention la carte de Won , puis le voyant resserrait doucement la carte contre lui , elle s'attendait à ce qui allait suivre....

"Je cherche Ran Kaoru... J'espere la trouver avant de mourir..."

Kaoru le regarda attendrie puis posant une main sur son épaule

-" Tu la retrouvera ! Et tu ne mourra pas ! On trouvera un moyen de se tirer de cet horrible jeu , j'en suis sur !"

Il fallait dire que Kaoru elle même ne croyait pas à ce qu'elle venait de dire... Certe il pourrait retrouver Ran , mais...ils ne survivraient pas , aussi bien elle que lui.....

"Allez on y va, ne restons pas ici, c'est dangereux..."

Won se remit en marche et Kaoru le regarda quelques instants , puis elle se mit à le suivre vers le temple lui disant encore une fois....

-" Nous les retrouverons Won , aussi bien ran...que Kyuiji , j'en suis sur !"

=====> F02