Votre réveil...

Miyako gémit légèrement et se retourna. Elle était dans cette phase entre le sommeil et le réveil, où la réalité n’était encore qu’une brume vaporeuse. Etrange. Elle aurait du se sentir bien, mais quelque chose n’allait pas. Pour se rassurer, elle tenta de visualiser son futur appartement, là où elle vivrait bientôt heureuse. Mais pourquoi Aoi n’était pas là ? Après tout, c’était leur appartement ! Où était-il ?

* Aoi est mort !*

Une douleur la saisit quand la vérité lui sauta aux yeux. Son appartement prenait soudain une teinte rouge. Rouge sang… L’adolescente ouvrit brusquement les yeux pour se débarrasser des lambeaux de son cauchemar oppressant. Elle y était habituée. Jamais elle n’aurait du s’endormir dans le bus… Mais elle n’était pas dans le bus.

Réveillée maintenant, Miyako prit conscience des courbatures qui la lançaient, son corps allongé sur un sol inconfortable. La lumière n’éclairait pas suffisamment. Il faisait sombre. Des chuchotements, des sanglots étouffés se mêlaient en un fond sonore dérangeant. Nauséeuse, Miyako bougea lentement et essaya de se lever.

*Mais qu’est-ce qu’il se passe ?*

La jeune fille se sentait encore embrumée. Elle observa les corps épars des autres élèves, certains réveillés, d’autres non. Son esprit ne comprenait pas, mais son corps le fit pour elle. La peur l’envahit tandis qu’elle entendait le rythme effréné de son cœur qui tapait dans sa poitrine. Les coups répétés sur la porte y firent échos.

*Mais qu’est-ce qu’il se passe ? *

Miyako ne pouvait que se répéter cette phrase. Elle chercha dans sa mémoire, se souvint vaguement d’avoir sombré dans le sommeil. Et après ? Etait-il arrivé quelque chose ? La panique commençait à la saisir, alors elle expira bruyamment plusieurs fois. Après tout, il n’était rien arrivé, non ? Que pouvait-il se produire ? Sa tension se relâcha légèrement, mais l’adolescente avait toujours une difficulté à respirer. Une atmosphère malsaine flottait dans la pièce, et les autres s’en étaient aperçus au vu de leur réaction. Où étaient ses amies ? Miyako regarda plus attentivement autour d’elle, cherchant à capter les silhouettes familières d’Ana ou d’Orihime dans la semi pénombre. Elle avait vraiment une gène au niveau du cou. Sa main se saisit automatiquement du collier, réveillant la froideur du métal sur sa peau. Une nouvelle vague de terreur souleva la poitrine de celle qu’on surnommait pourtant « la rebelle », « l’impitoyable ». Pourquoi portaient-ils tous le même collier ?

Enfermés dans une pièce insalubre, un collier au cou.

Depuis quatre ans, Miyako éprouvait un plaisir pervers à se foutre en l’air dans les pires situations possibles. Prendre des risques, ça l’excitait. Mais là… Elle n’avait pas le sentiment de contrôler la situation. Les choses se déroulaient sans qu’elle puisse intervenir. Cette atmosphère était glauque, et l’adolescente se sentit trembler, redevenue la petite fille qui craint le monstre sous le lit ou dans l’armoire. Ou les cauchemars pleins de sang et de larmes. Il ne fallait pas qu’on la voie dans cet état. Elle était sensée être une je-m’en-foutiste qui ne craignait personne. Il fallait que sa réputation tienne, parce qu’elle ne voulait pas qu’on voit ses faiblesses.

*Je suis Miyako, je n’ai peur de rien, non, je n’ai peur de rien. Je suis une rebelle, j’étais à la tête d’un gang, je n’ai pas eu peur, je n’ai jamais peur. Ce sont les autres qui me craignent, je n’ai pas peur, je suis invincible…*

En se psalmodiant ces encouragements sans queue ni tête, la jeune fille retrouva l’apparente assurance dont elle se couvrait sans cesse. Même si à l’intérieur il y avait toujours la peur qui tentait de s’insinuer en elle. Où étaient ses amies ? Jamais elle ne l’avouerait, Miyako si fière, solitaire, orgueilleuse… Elle se sentait un peu seule…

Ando choisit ce moment pour se lever et débiter sa tirade. En d’autres cas, elle en aurait rit, mais ce n’était pas le moment. Une colère sourde envahit la jeune fille. Rien de mieux que la colère pour combattre la peur, l’incompréhension, le stress… Megumi l’avait bien compris. Miyako le sentait, la tension était tellement présente chez tout le monde qu’ils n’hésiteraient pas à se taper dessus pour des broutilles. Elle pensa très fort « Bande d’idiots, si vous croyez que ça sert à quelque chose ce que vous faites ! »

Elle ne le dit pas. Ca n’aurait servi à rien non plus de donner des conseils inutiles en ne réussissant qu’à se faire passer pour « le chef ». Elle avança jusqu’à Ana qu’Ando lui avait permis de repérer. La jeune fille aux cheveux décolorés tenta de mettre toute l’assurance qu’elle n’avait pas dans son visage. Miyako allait lui dire que tout irait bien, qu’Ando avait raison. Elle ferait une plaisanterie sur quelque chose pour faire rire Ana. Mais aucun mot ne sortit de sa bouche.

Elle ne pouvait pas.

La lycéenne avait trop de fois entendue que « tout irait bien » pour ne plus y croire. En vérité elle n’en savait rien. Ce qu’elle voulait avouer, c’est qu’elle avait peur. Terrorisée, la chef de gang. Mais pour la rebelle Miyako, c’était impossible. Alors elle se contenta de rester près d’Ana et d’Ando sans rien dire, prenant la main de son amie pour la serrer. Elle donnait du courage autant qu'elle en prenait.

*C'est quoi ce boucan ?... Ils pourraient pas... faire un peu moins de bruit ?...*

Tatsuha ouvrit un oeil, puis l'autre. Devant lui se trouvaient ses camarades de classe, certains encore endormis, les autres éveillés, le visage plein de questions...

"Où on est ?... Ca y est ? On est arrivé ?..."

Tatsuha reprit ses esprits. Il regarda autour de lui et constata que plusieurs de ses camarades étaient terrifiés, d'autres frappant la porte d'entrée, apparemment fermée. Ce questionnant vaguement quant à l'heure, il se dit que cet endroit ne ressemblait pas vraimùent au lieu de vacances qu'il avait en tête.

"Ouais ! On est enfin arrivé ! ^^ Ca m'a semblé moins long que..."
"Ta gueule bordel !!"

Surpris par la réaction de l'un de ses camarades, Tatsu se retourna, cherchant à identifier de ses yeux embués par le sommeil celui qui lui avait parlé de manière si peu charmante. L'atmosphère de la pièce était de moins en moins chaleureuse. Le sol était si glacé. La peur et l'angoisse qui se lisaient dans les yeux des élèves n'étaient pas une blague de mauvais goût. Il se passait quelque chose et Tatsuha ne comprenait pas. Et il détestait ne pas comprendre. Les élèves faisaient un bruit assourdissant, Tatsuha sentit la peur lui écraser la tête.

*Du calme Tatsu ! La règle n°1 : "toujours prendre n'importe quelle situation avec le sourire !" En posistivant, tout va toujours pour le mieux !"

Il regarda à côté de lui, Makura et Hiromi se seraient l'une contre l'autre. Hiromi semblait absolument terrifiée. Tatsuha s'approcha, forçant un sourire...

"Ma... kura ? Qu'est-ce qu'il se passe i..."

Tatsuha se stoppa net ! Ses yeux s'agrandirent en grand et son sourire disparut instantanément devant Makura, attendant la fin de sa phrase.
Tatsuha se retourna et regarda à l'endroit où il était couché, puis il se leva et regarda tout autour de lui.

*Mon sac... mon sac avec mes médicaments pour le coeur... il est où ?...*

Un élève le bouscula et Tatsuha tomba lourdement sur le sol, ne cherchant pas à amortir sa chute. Il resta un moment couché, les yeux toujours grands ouverts, puis se releva et recommença à regarder le sol frénétiquement.

*Mon sac !! Je... mon sac !!... mes médocs !! Où ils sont mes médocs putain !!??*

Le vacarme de la pièce rendait impossible toutes réflexion. On le bouscula une fois, encore une fois. Tatsuha sentit le sang lui monter à la tempe.

"MAIS VOUS ALLEZ FERMER VOS GUEULES BORDEL !!??"

Certains élèves se retournèrent un moment et le regardèrent avant de recommencer à crier de plus belle. D'autres ne firent même pas attention à lui. Tatsuha s'effondra sur le sol.

*Du calme Tatsu ! Un prof a sûrement pris ton sac et te le rendra par après ! De toutes façons, ça fait qu'une heure que tu as pris tes médocs ! Tu as encore le temps. Ou une heure et demi ? Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi !! Relax ! N'oublie pas ! Le sourire !!*

Il fallut un long moment à Tatsuha pour reprendre ses esprits. Après quoi il leva doucement la tête, tentant de maitriser sa respiration et les battements de son coeur fragile, puis souri...

"Makura, on est où ici ?"

Koike vit Miki rougir encore plus et franchement, c'était ce qu'il avait cherché. Depuis le début du voyage, ils n'arrêtaient pas de se chercher tous les deux, alors quand il pouvait lui envoyer des trucs bien placés dans les dents, il était hors de questions qu'il s'en prive. Plissant les yeux pour bien voir ses joues rouges, il apprécia le spectacle et secoua la tête de gauche à droite avant de dire :

"T'es même pas dans mes cauchemars ..."

Du genre, je ne pense jamais à toi. Ce n'était pas vrai, vu qu'il avait pensé à Miki pendant qu'il s'endormait doucement dans le bus, mais ... il était un homme et même s'il n'avait pas eu autant de fierté, il était hors de question qu'il le lui dise ici. Ca ne les concernait que tous les deux, il ne voulait pas étaler ses débuts de sentiments devant tout le monde.
Se levant et la quittant pour aller près d'Hiro, il entendit celui-ci dire quelque chose de vraiment pas très gentil. Miki allait vraiment s'énerver, mais elle l'avait cherché. Hiro n'avait jamais maché ses mots de toute sa vie, et c'était sûrement pas dans ce genre de conversation qu'il allait pouvoir le faire. Regardant Miki tenter de répondre quelque chose, il ajouta encore quelque chose, pour pas qu'elle l'oublie ( héhé ) mais comme toujours, il fut le visé !
Portant aussitôt sa main à son front, il massa juste au-dessus de son oeil gauche avant de se pencher pour reprendre sa montre. Il allait la garder celle-là, ça lui donnerait peut-être un prétexte pour qu'elle revienne vers lui, rien qu'une fois. La glissant dans sa poche, il cligna de l'oeil pour voir s'il n'avait plus mal et malgré la petite douleur qui restait un peu, il vit qu'il n'avait aucun problème pour voir. Seulement, il aurait préféré en avoir, plutôt que de voir Miki embrasser Shinji. Qu'est-ce qu'elle faisait ?! Fronçant les sourcils, il demanda sans s'en rendre compte :

"Je peux savoir ce que tu fais, là ?"

En se rendant compte qu'elle n'avait pas de comptes à lui rendre, il se mordit violemment la langue, l'avalant si possible ( XD ) avant de se détourner vers Hiro qui commençait à s'intéresser à la situation. Mon dieu, mais qu'est-ce qu'il venait de dire. Glissant sa main dans sa poche, il serra la montre de Miki entre ses doigts avant de dire, simplement :

"Je suis perdu, Yukihiro. Elle m'énerve mais ... j'ai toujours envie de lui parler. Elle me balance des trucs, mais je peux pas m'empêcher de vouloir les lui rendre. Et quand elle est avec Shinji, j'ai envie de les déranger ... Je peux pas ... je peux pas être descendu aussi bas ..."

Miki n'était pour rien dans sa soudaine détresse. Il s'était toujours dit qu'il ne devait pas tomber amoureux, sous peine de gâcher sa jeunesse. Il voulait aller loin dans les études et rencontrer l'amour plus tard, mais ... il avait comme l'impression que son coeur lui réclamait Miki. Pourtant, quand il la regardait, il n'avait envie que de lui gueuler dessus et c'était pour cela qu'il se sentait perdu. Est-ce que l'amour, c'était aussi violent ?
En attendant, il remarqua qu'Hiro avait aussi le fameux collier autour du cou et il demanda :

"Où est-ce que tu penses qu'on est ? Tu vas peut-être me trouver con, mais ... j'ai peur. Tu sais, je suis jamais parti en voyage ... C'est toujours comme ça, d'habitude ?"

C'était facile de se moquer de Koike, surtout avec ce genre de paroles, mais il préférait penser que tout allait bien et que "oui", c'était toujours comme cela avant de commencer le voyage. Il se doutait bien qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, surtout en voyant Hiro cogner contre la porte pour sortir, mais ... pourquoi est-ce ça tombait sur leur classe ? Pourquoi est-ce que ça devait arriver lors de son premier voyage ?

Le sommeil s’estompait peu à peu pendant que les discutions et les autres élèves s’agitaient autour de Nakashima qui dormait encore légèrement dans une sorte de coma. Les bruits de pas résonnaient dans ses oreilles tel les puissantes cloches d’une église ou le klaxon d’un 35 tonnes. Il fronçait les yeux et recommençait à bouger peu à peu. Il faisait plus froid que dans le bus ici. Seulement, n’ayant pas encore ouvert les yeux, il ne savait pas ou il se trouvait mais une chose était sûr, on l’avait emmené quelque part lui et les autres élèves du bus mais ou ? Ils n’étaient quand même pas déjà arrivé à destination ? Et puis, vu l’agitement autour de lui, Nakashima doutait fort d’être sur une plage paradisiaque. Finalement, ses yeux commencèrent à s’ouvrir doucement, laissant la vue à un plafond glauque éclairée par des néons de très mauvaise qualité. On aurait cru qu’il se trouvait dans une sorte de hangar. Mais un hangar abandonné vu l’état du lieu. Il se frotta la nuque puis découvrit quelque chose accroché à son cou : une sorte de collier métallique accroché vraiment très près de son cou pour éviter qu’il l’enlève. Qu’est-ce que c’était que tout cela ?! Nakashima fronça les sourcils et observa autour de lui. Apparemment, les autres étaient aussi confus que lui. Personne ne semblait savoir ce qui se passait. Une bonne partie des autres élèves dormait encore alors que les autres essayaient de se réconforter. Il passa ses deux mains dans ses cheveux en soufflant un « putain de bordel de merde… » avant de redresser la tête et de replonger son regard sur la salle. La principale question qui sortait sans arrêt des bouches des autres étaient « Qu’est-ce qui se passe ?! » comme si quelqu’un pouvait le savoir…La peur rendait les gens bêtes. Malheureusement c’était évident d’avoir peur dans de tel condition. Nakashima n’avait pas peur mais il ressentait plutôt que quelque chose de mauvais allait se passer. Il savait qu’ils allaient tous sortir mais pour aller ou ?

Il se releva difficilement, regardant les élèves encore endormis sur le sol tel des cadavres abattus à la fusillade. Il posa une main sur ses hanches alors qu’avec l’autre il se frottait la tête en regardant dans le vide avec un air stupéfait. C’était quoi ce plan ? Pourquoi les avaient-ils capturés eux et pas quelqu’un d’autre ? Et d’abord, qui avait fait ça ? Toutes ces questions se bousculaient dans sa tête. Seulement personne ne pouvait y répondre…Il commença à marcher en rond tout en regardant en l’air comme un fauve enfermé dans sa cage. Il ne prêtait même plus attention aux autres kidnappés présents et chialant dans la salle. On pouvait maintenant facilement voir le vrai visage de chacun : le trouillard, le type qui stress ou encore la fille à papa complètement désemparé… Nakashima continuait de garder un aspect calme et réfléchit malgré la situation plutôt grave. Il fallait bien que quelqu’un se dévoue pour réfléchir parmi cette bande de bons à rien. Tout ce qui semblait pouvoir être une sortie potentielle avait l’air bouché ou alors bloqué. Pourtant, Nakashima ne cessait de réfléchir à un moyen de sortir de ce trou à rat. A quoi bon rester assis par terre et pleurnicher pour perdre du temps ? Tout le monde savait bien qu’ils étaient coincés ici alors pourquoi se lamenter ?

Le jeune gothique partit contre un mur et y posa ses deux mains contre et laissa son visage passer entre ses deux bras. Appuyé contre le mur, il allait essayer de réfléchir :

*Pourquoi on est là ?…Ca me semble bizarre…Ou il est le prof ? Si c’est cet enculé qui nous a fait ça je lui tranche la gorge…Bon…pas le moment de penser à lui faire la peau…vaut mieux chercher un moyen de sortir avant qu’on manque d’air et qu’on étouffe comme des poissons hors de l’eau…Seulement je vois aucunes sorties…c’est bien ça le problème…*

Nakashima tapait du pied nerveusement. Il n’avait jamais aimé ne pas avoir de réponses plausibles ou de solutions aux questions ou aux problèmes qu’on lui posait. Et là, c’était le cas. L colère commençait à lui monter au nez et c’était très mauvais signe. Nakashima mit un violent coup de poing dans le mur qui provoqua un bruit lourd dans la salle. Il avait eu mal, mais la colère apaisait sa souffrance…

Qu'est-ce qu'on est bien quand on est aimé. Makura sait profiter de ça. En général les gens ont besoin de toujours un petit plus, parce qu'ils sont habitués à ce qu'on les aime. C'est normal. Et quand c'est normal c'est pas suffisant. L'enlacement de Makura et d'Hiromi appaise Makura. Qu'est-ce qu'elle l'aime son amie. Elle n'a jamais su pourquoi Hiromi l'appréciait, il n'y a rien d'intéressant chez Makura. Et pourtant, Hiromi est là. Et Makura ne regrette pas.
"Ouais ! On est enfin arrivé ! ^^ Ca m'a semblé moins long que..."
"Ta gueule bordel !!"
Des gens autour d'eux. Mais Makura s'en fiche, elle est bien, Hiromi est là, rien d'autre n'est nécessaire.
"Ma... kura ? La jeune fille, toujours serrant son amie, se retourne et voit Tatsuha. Ils ont dû se parler quelques fois, pour des choses du style « T'aurais une feuille ? » ou « Tu crois qu'il est là le prof ? ». Rien d'important. Elle ne pense rien de lui. Il n'est pas méchant, c'est tout. Il a l'air gentil et parle beaucoup, quelqu'un d'un bon vivant. Mais ils n'ont jamais été proches. Elle sait qu'il prend des médicaments et que c'est très important pour lui. Qu'est-ce qu'il se passe i..." La voix du garçon se brise. Il ne dit rien. Affolé, il regarde autour de lui. Makura ne comprend pas, elle attend la fin de la phrase. On le bouscule, il tombe dans un bruit sourd sur le sol. Makura sursaute
« Hiromi ! » appelle-t-elle, effrayée, la bouche formant un grand O de sursaut, de peur. Est-ce qu'il a mal ? Pourquoi il a l'air si faible ? Il s'est peut-être évanoui. Il a l'air mort avec ses yeux ouverts. Mais non, il se relève, et regarde frénétiquement autour de lui.
"MAIS VOUS ALLEZ FERMER VOS GUEULES BORDEL !!??"
A nouveau Makura sursaute, elle se retire d'Hiromi mais continue tout de même à lui serrer la main, pour la rassurer, et se sentir rassurer. Elle fixe Tatsuha, il a l'air de tellement aller mal. Il s'effondra à nouveau sur le sol, mais cette fois-ci, tout seul, sans qu'on le touche, sans qu'on le bouscule, sans rien.
Cette fois-ci, Makura lâche la main d'Hiromi. Et se met les deux mains devant sa bouche. Elle a peur. Les larmes se mettent à couler.
« Tatsuha ! » murmure-t-elle, dans un élan de frayeur.
Elle rampe vers lui doucement, tremblant de frayeur. Elle regarde Hiromi, d'un air de dire « Mais qu'est-ce qu'on doit faire ? ». Faiblement, tentant un sourire Tatsuha murmura
"Makura, on est où ici ?"
Il est vivant. Ouf. Makura est rassuré, les larmes s'arrêntent de couler, mais ses joues restent humides.

« Je... Je-je sais pas... » répond-elle d'une voix apeurée. Elle déglutit, prenant sa respiration et fixant le jeune homme. « Tatsuha... Qu'est-ce que tu as ? »

"Tatsuha... Qu'est-ce que tu as ?"

La jeune fille le regardait. Il fallait répondre. Tatsuha avait du mal à aligner quelque mots. Le jeune homme fixa Makura, s'efforçant de garder son éternel sourire. C'est sans crier gare qu'une larme roula sur sa joue, puis une autre, et encore une autre...

"Maku... ra... Mes médicaments..."

Tatsuha s'essuya les yeux, puis fixa Makura, tremblant, son sourire semblait si forcé.

"Tu crois que... mes médocs... dans mon sac... tu crois qu'il vont me les rendre ? Parce... que... sans mes médicaments... je..."

Le sourire s'évanouit. Tatsuha serra fort son coeur, en proie à un léger avertissement cardiaque. Il fallait qu'il se calme !! Il allait devoir faire une chose à laquielle il n'était pas habitué : rester sérieux un moment et réfléchir. Est-ce que Makura était au courant de ce qui se passait ? Et Hiromi ? Il l'ignorait. Mais ça ne servait à rien de leur donner sa propre peur en plus. Il fallait rassurer, et non pas chercher à être rassuré. Tatsuha jeta un coup d'oeil aux alentours. Il vit Nakashima, qui lui aussi semblait se poser les mêmes questions que lui. Il ne l'avait jamais vu comme ça pourtant et le fait que même quelqu'un comme Nakashima ne maitrisait pas la situation ne faisait que renforcer sa propre peur... Mais malgré tout, il fallait absolument garder le contrôle de soi... Tatsu s'approcha de Makura et Hiromi, son regard s'était calmé et son sourire réapparu...

"Non... Oublie ce... que j'ai dit... Pour le moment, il y a plus grave... Est-ce que... ça va vous deux ?"

Makura semblait fragile, mais gardait quand même son sang-froid. Hiromi semblait dans un état plus critique, elle était terrifiée... Qu'est-ce que Makura et Hiromi représentaient pour Tatsuha ? Rien de plus ni de moins que les autres élèves de la classe, à savoir deux existences vagues et gentilles qu'ils cotoyait chaque jour à l'école. Même si il se vantait de s'entendre avec tout le monde, Tatsuha n'avait jamais, au grand jamais, eu de conversations sérieuses avec personne. Mais malgré tout, Makura n'avait pas détourné le regard et lui parlait, et en ce point, il sentait un profond respect et surtout une grande reconnaissance...

*Rien à faire ! J'ai beau tenter de me calmer, mes larmes ne cessent de couler ! Il FAUT que ça s'arrête ! Il faut se calmer et réfléchir !"

"On nous a apparemment endormi...
Nous sommes réunis dans une pièce vérouillée..."

Makura regardait Tatsuha, le jeune homme semblant parler tout seul... Tatsuha releva la tête et son regard croisa celui d'Hiromi. Elle portait un collier...

"On... porte..."

Makura aussi portait un collier métalique. Tatsuha relva la tête pour fixer le cou de Nakashima, puis de Koike, de Kimura, tous portaient des colliers. Tatsuha porta doucement la main à son cou, jusqu'à sentir le contact froid et douloureux de l'acier...

"Le progra...mme... ?"

Makura sembla réagir.

"Makura... c'est... c'est le programme ? Hein ?"

Garder son calme à tout prix ! Après il rechercherait ses médicaments, mais ce n'était pas obligatoire pour le moment. A part l'avertissement cardiaque de tout à l'heure, sans doute du à la pression, tout allait bien.
Tatsuha regarda fixement Makura, espérant que sa réponse ne soit pas celle qu'il redoutait...

[je fais deux posts en un]

[bus]

Son sac fut balancé dans la soute, il s'en foutait, les affaires dedans n'étaient pas de grande valeur, bien sûr c'était ses fringues, mais sa tête lui faisait tellement mal qu'il était énervé à bloc... Won n'était pas dans le bus, ptet bien qu'il avait dormi dans l'école, trop sonné mouarf... Yôshi était rentré chez lui, sa mère avait halluciné pour la marque sur son front et il lui avait répondu "est-ce que je te demande c'est quoi toutes ces marques dans ton cou moi...", elle n'avait plus rien dit, vexée sans doute et l'avait envoyé dans sa chambre, sans manger, ça fait longtemps qu'il la connaissait, il avait déja prévu le truc et avait sortit un McDo (pour pas faire de pub) de son sac avant de sombrer dans les bras de Morphée sans chercher à prendre des nouvelles de Jin ou d'Haruki, c'était leur vie, ils en faisaient ce qu'ils voulaient et puis il avait autre chose à penser qu'a les appeler pour leur dire de venir squatter, il avait pas envie de les voir anyway...

Le réveil du lendemain avait été difficile, sa tête l'avait tellement fait souffrir cette nuit qu'il avait très mal dormi et qu'il était donc d'une humeur massacrante... Ben ouais quoi, c'est pas tous les jours qu'on reçoit un coup de boule d'une star de la photographie qui pète plus haut que son cul XD... il s'était levé, doucement, avec des nausées de femme enceinte et était partit direct dans la salle de bain pour voir les dégâts... Il avait un magnifique bleu (voire violet XD) sur le front, Won s'était pas gêné le salaup, et il avait pas d'autres choix que de masquer ça par ses mèches ou une caquette... Ses cheveux tiraient sur le violet en ce moment, ça ne ferait que confondre la marque... il s'était fait une longue mèche du côté là et avait rajouté deux casquettes sur sa tête pour garder un style quoi !
Il était descendu déjeuner, sa mère était pas la, elle avait laissé un mot :

"Je sais que tu pars en voyage de fin d'année. A bientôt alors..."

Bizarrement, même si c'était froid comme mot "d'aurevoir", il s'était laisser aller à un sourire et avait écrit à sa suite :

"A bientôt... Maman..."

Oui parce que c'était quand même graçe à elle cette marque de vainqueur, d'homme viril qu'il avait sur le front, il avait défendu sa mère, si elle savait ça, elle serait prête à aller casser la gueule à Won aussi et à revenir avec la même marque XD... Enfin bref, il avait fait son sac la veille, il n'avait donc plus qu'a partir...

* * * * * *

Son arrivée dans le bus fut calme, ses accolytes étaient pas là et le bruit que faisaient les microbes genre Ando, Koike, Yukihiro et d'autres boulets le rendait encore plus acerbe alors fallait mieux pas qu'il ouvre la bouche sinon se ne serait que des insultes ou des grognements... Il vit Nijina, mais ses yeux ne firent que passer... fallait pas le faire chier today... Il se posa sur son siège, les pieds sur celui de Jun et s'endormit aussitôt... ouais il avait vraiment mal dormi...
Le gaz soporiphique ne fit son effet qu'après, il le rendormit sur son sommeil XD

[D06]

Ce fut encore un mal de tête qui le réveilla, mais cette fois c'était différent, c'était pas le même, sa douleur n'était plus et il se sentait juste enkylosé, ses muscles n'avaient plus de force et ses yeux ne voulaient pas s'ouvrir, il avait mal quand même de ne pas pouvoir bouger... et il entendait encore des gens hurler, ce monde était à exploser à la bombe atomique tellement il y avait de cons... Il réussit enfin à ouvrir les yeux et se redressa... Il fut content de voir que les lumières étaient pas trop agressives dans l'hôtel où ils logeaient, au moins les réveils seront pas trop brutaux... mais quand même, c'était pas un trois étoiles que Kenji avait choisi là... Enfin il s'en fichait, il se mit debout pour s'étirer, complètement indifférent aux corps de ces camarades étendus un peu partout et aux cris incessants des "tarés de la porte"...Il aperçu Nakashima qui faisait de la boxe contre le mur, il s'en soucia peu... Riana passait tel un toutou pour toucher le cou des gens, ouais elle avait toujours eu une case en moins celle-la... Makura et Hiromi chialaient à moitié, ouais comme d'hab... mais Nijina.... Nijina s'affairait contre une porte, quite à se péter les doigts pour l'ouvrir... tiens mais pourquoi ils étaient tous dans la même pièce ? il voulut se diriger vers la porte lui aussi mais il marcha sur la main de quelqu'un... Il regarda qui c'était :

"Oh Juninounet..."

Il se pencha vers lui, il dormait... Il le secoua légèrement mais il ne semblait pas vouloir se réveiller, par contre, il portait un collier du tonnerre :

"Sa mère Jun, où tu l'as trouvé celui-la, je le kiff trop, je veux le même !"

Il essaya de le lui arracher, mais il se rendit vite compte que c'était pas possible alors il laissa tomber et l'enjamba pour rejoindre la porte... Arrivé à côté de Nijina, il tourna son regard vers elle une fraction de seconde et remarqua qu'elle aussi avait ce collier de ouf, il ouvrit des yeux inquisiteurs et ... intelligent, il porta la main à son cou...

"Wouaw, trop sympa le Kenji, on l'a tous..."

Il repartit vers le fond de la salle et s'isola dans un des coins (celui de kawada ^^) avant de laisser sa tête se reposer contre le mur... C'était quoi toute cette arnaque de voyage de fin d'année ?

Concentré sur lui-même, à garder son sang-froid. Toujours. Encore. Faire taire ses envies. Faire attention à ce que ça ne devienne pas des besoins. Essayer de cacher. D'arrêter ce qui tentait de prendre le contrôle. Shun savait. Lorsque le "jeu" aurait commencé. Le premier ennemi, celui dont il devrait se méfier 24heures sur 24, celui qu'il devrait surveiller, c'était lui.
*Faut qu'je suive mes propres conseils. Me calmer. Oui, respirer doucement.*
Comment pouvait-il se calmer ? Il avait si peur, si peur de lui-même. Peur de ce qu'il pourrait faire aux autres, sans le vouloir. C'était terrible. Comment arriverait-il à faire confiance aux autres ? Et à leur donner confiance en lui, s'il n'y arrivait même pas lui-même.
*Peut-être que, quand tout commencera. Je partirais, seul. Et je me laisserai mourir, me laisserai tuer. Je ne ferais de mal à personne, je ne veux vraiment pas*
Mais le mal était déjà fait. Il n'avait rien fait pour sauver ses camarades, c'était impardonnable, c'était ignoble. Shun ne pouvait s'empêcher de repenser à ce qu'il avait fait. Ca le tiraillait, le hantait... Au moins Aiko était prête, oui, elle était préparée, elle devait avoir compris que Shun savait de quoi il parlait, oui...
*... Oh non*
Le vide dans l'esprit de Shun. Il avait voulu faire une bonne action, oui. Mais les conséquences allaient lui retomber douloureusement dessus. Quand ils seraient tous au courant, quand Aiko saurait pour Battle Royale. Elle allait certainement se demander comment Shun savait... Le jeune homme ne pouvait pas mentir, il ne savait pas. Elle allait certainement lui en vouloir de... l'avoir tuée. Elle l'insulterait, le taperait, elle s'enfuirait. Shun se prit la tête dans les mains, il était si stupide, si idiot.
Avec désespoir il se tourna pour regarder Aiko mais... il vit avec surprise que celle-ci n'était plus là.
*Comment... Déjà ?*
Il allait s'imaginer plein de choses stupides mais, en regardant autour de lui, vit que la jeune fille s'était simplement lever et adosser au mur derrière lui. Il soupira, légèrement soulagé. Il se leva alors à son tour et s'adossa au mur, à côté d'Aiko, non loin se trouvait le gars dont le nom de famille était identique à son prénom. Il ne dit rien, croisa les bras derrière son dos et... attendit.
Quoi ? Il l'ignorait.

Soudain un bruit sourd, venant à côté de lui, qui fit trembler le mur épais.
Il se retourna, surpris, le rebelz habillé de manière gothique venait de s'énerver. Shun tourna de suite son visage, il n'allait rien lui dire. C'était compréhensible que les personnes qui voulaient donner un air sûr d'eux, de je-sais-tout, et qui ne comprenaient pas la situation dans laquelle ils étaient. C'était compréhensible qu'ils s'énervent, qu'ils craquent.

Doucement l'asiatique se tourna vers son amie mais celle-ci fixait la porte.
"Je crois que j'ai peur de voir cette porte s'ouvrir..."
Shun dut tendre l'oreille pour entendre la phrase. Il fixa à son tour la porte tandis qu'Aiko se laissait tomber sur le sol. Il y avait toujours quelques personnes autour de la porte, qui attendaient, qui s'énervaient. Eux aussi ils voulaient comprendre, ils se sentaient piégés.
*Un piège, oui, c'est bien ça*
Shun, lui, était partagé en deux. D'un côté il souhaitait terrible que la porte s'ouvre, qu'il puisse sortir de cette salle où l'air pesant l'étouffait presque, que tout ça se dépêche d'avancer, pour que ça puisse enfin se terminer. Et de l'autre... Si la porte s'ouvrait, on leur annoncerait l'horrible nouvelle, il verrait Kenji-Sama, celui qu'il avait tant admiré, leur annoncer qu'ils allaient mourir. Tous ses camarades seraient enfin au courant, ils verraient tous leurs visages se décomposer, par sa faute...

Shun se laissa glisser à son tour et se mit à douloureusement fixer le sol. A côté, Aiko semblait aller mal... Il ne pouvait que la comprendre. iIl releva sa tête qu'il appuya contre le mur et regarda un instant Aiko puis soupira. La pauvre... Elle ne méritait certainement pas ce qui lui arrivait, et ce qui allait lui arriver. Il voulait par la suite rester avec elle, la soutenir. Mais pour qui passerait-il ? Le meurtrier qui voulait essayer de sauver une de ses victimes ? A l'intérieur de lui résonna un petit ricanement malsain. Et ça le faisait rire, la pourriture qui résidait en lui.
« Pour la suite... » murmura un Shun totalement anéanti « Je... suis désolé. » Mais bon sang ! Qu'il arrête ! Désolé, désolé, désolé, désolé, c'est tout ce qu'il avait à la bouche ! Mais à quoi ça le servait d'être désolé ? Ca ne ferait certainement pas avancé les choses ! Mais quel idiot bon sang !
Les larmes aux yeux, il se retourna vers Aiko, il ne voyait pas si elle avait relevé sa tête, tellement sa vision était flou à cause de ses pleurs.
« Je sais que-que-que... Enfin... Tu m'en voudras. Enormement. » Il bégayait, il tremblait. « Ne t'en fais... Je comprendrais. » Dépité, il mit un poing dans sa bouche tout en mettant sa tête entre ses genoux et se mit à crier, à hurler... mais silencieusement.

Avec surprise, il entendit soudain une forme s'approcher de lui, il retira son poing et releva sa tête, et vit alors une forme féminine. Plissant les yeux, il remarqua... Riana. Elle avait l'air un peu perdu, comme si elle n'était pas vraiment présente. Elle s'approchait, encore et encore. Shun trembla. *Prépare-toi. Elle va te toucher. Prépare-toi. Elle va te toucher. Prépare-toi. Elle va te toucher* Lorsqu'elle fut à ses côtés, elle approcha ses doigts vers le cou de Shun. Il venait de se péparer, ça se passerait... calmement, enfin il espérait. Quand elle toucha son cou avec la pommade. Le jeune homme eut un léger sursaut. Il eut un instant une envie affolante de la frapper, de lui faire avaler sa putain de crème. Mais il se sentait... détendu. Oui, apaisé. Pourquoi ? Il l'ignorait. Riana le regarda, sans vraiment le garder et s'arrêta, fit la même chose à Aiko. Puis s'en alla, comme si de rien était. Shun aurait voulu parler de ça à son amie, dire que Riana était totalement déconnectée. Mais... oui, il était détendu, et presque souriant.

((Bon désolée ça va être court... é_è))

Mal de tête. Migraine. Soif. Faim. Bruit.. Trop de bruits...

*Putain de merde!! J'ai foutu quoi hier?? J'ai pas achever le gars ou quoi?? Mais bordel de merde pourquoi tant de personne?? Comment?? La pièce est insonnorisé et je ne fait jamais ça avec plusieurs personnes!! et MERDE!!!*

Sa gorge, asséchée, retint le cri de rage et de colère qui allait en jaillir, et tout en se redressant elle tappa du poing sur le sol. Il lui fallu quelques minutes avant de reprendre ses esprits.
Des ado... Les gens de sa classe.
La plupart endormi et couché par terre... Drogué, elle aussi... Cela explique son mal de tête.
Une pièce nue... Prisonniés... Comment a-t-elle pu....?
Des militaires... Le gouvernement?

...

Voyage scolaire, élèves indisciplinés kidnappés par le gouvernement...

...

Un sourire mauvais s'afficha sur son visage pour s'effacer aussitôt. Elle venait de retrouver ses esprits, mais les choses commençaient mal. Elle ne pensait pas qu'ils les enfermeraient sans rien savoir d'où ils étaient, ni savoir ce qu'ils avaient pu leur faire. Un frisson de dégoût parcouru son épine dorsale et elle découvrit que sa robe avait été mal rattachée.

*Ces fils de pute... S'ils m'ont touché je les bute!!*

Le regard rempli de haine, elle examina rapidement la situation, cherchant les issues et planifiant les actions possibles, pour finalement se rendre compte que rien ne pouvait être fait pour l'instant.
Brusquement, elle se pencha et palpa son mollet, cherchant du bout des doigt son arme fétiche sans attirer l'attention, mais ce qu'elle craignait s'était réalisé: plus d'arme.

*La merde... Hum hum hum... Réfléchis ma belle, réfléchis... Là tu ne peux rien faire. Il ne sert à rien de se faire remarquer. En espérant qu'on est une carte, il va me falloir trouver un bon coin, voir mon arme et commencer à me préparer... Là... je ne peux qu'attendre.. La POISSE!!*

Prenant son mal en patience, elle observa attentivement les élèves, essayant repérer lesquels paniquaient et quels groupes se formaient. Avec une froideur démoniaque, elle commença à monter ses plans, tel un militaire préparant un champ de bataille.

« Mon sucre d'orge, chérie, faut se réveiller p'tite Saya d'Amooooooooour ! »

Saya chercha du regard qui pouvait s'adresse à elle d'une façon aussi ridicule, sachant très bien que SEUL ce couillon d'Ando aurait pu se le permettre... Que faire, que faire...? Les rejoindre était impensable, elle devait se concentrer et nos supporter leurs enfantillages. L'ignorer? Pas la peine il insisterait encore plus... Se montrer "aimable" pour pouvoir le tuer facilement? Pourquoi pas? ...
D'un geste de tête, elle lui fit comprendre qu'elle était parfaitement réveillée puis elle se leva et se siriga vers un coin de la pièce, à l'écart des autres, en se tenant la tête.

*S'ils croiyent que j'ai une migraine personne va insister et je pourrais monter mes plans tranquilement.*

La pièce n'était pas non plus immense, au bout de quelques enjambées à slaloomer entre les corps, elle remarqua que tous portaient un collier... Elle n'eut pas besoin de se toucher le cou pour savoir qu'elle en avait un aussi...

* La merde.....*

[Désolée pour l'édit i___i]

C'était assez inexplicable. Être détendu, apaisé par une simple crême. Il fallait avouer que ce collier était assez démangeant, à serrer autant le cou comme ça. Mais à quoi cela pouvait-il bien servir ? Battle Royale. Certes ses parents en avaient parlé. Mais toujours sans détails. Normal en fait, car personne ne connaissait les détails. Une classe d'une quarantaine d'élèves choisie au hasard. On les ammène sur une île en leur expliquant qu'ils doivent s'entretuer pour survivre. Trois jours passent. Au final il n'en revient qu'un. Fin de l'histoire. L'utilité du collier ? Aucune idée. Certes s'il avait réfléchit objectivement et calmement à la situation, Shun aurait pu émettre des suppositions posibles. Mais là, comment pouvoir réfléchir ? Avec des personnes qui pleurent, d'autres qui crient, d'autres qui tambourinent porte, sol ou murs. Les chuchotements. Et puis les voix à l'intérieur.

Une qui le rabaisse, une qui le culpabilise. *C'est mal ce que tu as fait, bouh, ton coeur ne peut être fait que de pierre pour continuer à battre après ce que tu as fait.*
Une qui se plaint, qui gémit, qui a peur. *Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Tellement de classes, des centaines, des milliers, des millions. Pourquoi la nôtre ? Qu'a-t-on fait ? J'aurais tellement voulu vivre plus longtemps, je suis si jeune.*
Une qui s'énerve, qui se révolte. *Battle Royale c'est si idiot comme programme ! Ils disent faire ça pour que les jeunes rebels obéissent aux adultes et soient plus sérieux. Mais tous ceux qui vont dans un voyage scolaire vont obligatoirement au lycée ou au collège. C'est qu'ils pensent à leur avenir. C'est juste par sadisme, car ils sont assoifés de sang et d'horreur qu'ils veulent ce programme. Ils se plaignent des USA mais eux ne sont vraiment pas mieux !*
Une qui regrette. *Papa, maman, Hana, j'ai tout gâché, je suis désolé. Notre famille était tellement mieux avant que je... je ne sais pas ce qui m'a pris. Si je n'avais rien fait, on serait tous ensemble, tous réuni, heureux, en harmonie.*
Une qui se questionne. *Pourquoi est-ce que je souhaite tant rester avec Aiko ? Qu'est-ce qu'elle a de plus que les autres ? Pourquoi je m'inquiète tellement de savoir si elle va bien. Pourquoi je souhaite qu'elle souffre le moins possible, qu'elle soit mieux préparée. Pourquoi est-ce que je veux l'aider plus que les autres ? Je m'attache à elle. Mais je ne comprends pas pourquoi. Quelles sont les raisons ?*
Une qu'on essaye d'étouffer, de minimiser, mais elle arrive quand même à s'agrandir, à prendre plus de place. Dans quelques temps, elle arrivera à faire disparaître toutes les autres, à s'acaparer tout l'esprit de Shun. *Tu vas leur prouver que t'es pas un faiblard. Tous les tuer. Tous les éliminer. Les vaincre. Te battre et survivre. Montrer qu'il ne vaut mieux pas te chercher. Leur montrer qu'y est le plus supérieur de tous. Leur prouver qu'il ne vaut pas juger par l'impression qu'on donne, par l'apparence. Ils vont comprendre ce que c'est de se tromper. Ils vont souffrir, mourrir. Et tu seras enfin une star, on te respectera comme il se le doit.*
C'est si insupportable, d'avoir tellement de pensées en même temps. Comment se concentrer, comment réussir à bien percevoir ce qui se passe autour de soi ? On a envie de se lever, de tapper contre ce qu'on a sous la main et de crier « MAIS TAISEZ-VOUS BORDEL !! ».
Mais Shun ne fait rien, il tremble, il sert ses poings. La crème n'a pas fait long feu. Il s'en veut. Il en veut à tous.

"C'est... gentil.. ce que Riana fait. Mais je me demande si elle se rend vraiment compte de... de ses gestes..."
Mais de quoi elle parle elle ? Shun relève sa tête. Fixe Aiko un instant, avec un regard haineux. Ce n'est qu'un éclair. Il se dissipe, s'en va de suite. Le jeune homme secoue la tête et regarde à nouveau sa voisine, cette fois-ci il fait bien attention.
« Oui, c'est vrai. C'est assez étrange. » répond Shun. Plus par politesse qu'autre chose. Pour ne pas vexer Aiko. Il soupire. Aiko semble éviter toutes ces allusions, et c'est tant mieux. Il les dit car il ne peut s'empêcher, car il a besoin que ça sorte, mais il ne veut pas s'expliquer encore plus il ne veut pas répondre aux questions, il a tellement peur, peur des réactions, peur des regards, peur des pensées des autres.
Shun voulut sourire à Aiko, un peu, mais il n'y arriva pas, l'expression du visage de celle-ci fit accélerer le battement de coeur de Shun, elle avait l'air si paniquée, si apeurée... Le japonais veut lui faire non de la tête. Pitié qu'elle ne dise rien, qu'elle ne demande rien. Elle se met la tête dans les mains. Shun essaye de respirer, mais il n'y arrive pas, il sait que c'est trop tard, qu'il va devoir...
"Pourquoi...?"

Le coeur qui s'arrête de battre. Le temps qui s'arrête. Shun qui regarde Aiko, tout d'abord paniqué, puis il se calme peu à peu. Voilà, oui, respire doucement, inspire lentement, expire longuement. Calme. Ne rien dire, ne pas répondre. Tu seras muet, voilà. Comme une carpe. Chut. DEs minutes silencieuses qui se passent. Shun respire bruyament mais il ne dit rien, il résiste. Enfin il croit.
Les larmes qui se remettent à couler, l'énervement contre lui-même. Cette envie de soulager sa conscience.
En un bond, un sursaut, il se mit à tout débiter, sans regarder sa voisine.

« J'aurais pu tous vous avertir. J'avais le temps. J'aurais passé la nuit à ça, vous chercher, vous trouver, vous dire de fuir, de disparaître. Mais je n'ai rien fait. Ca me semblait si évident que je devais me taire. Pour Kenji-Sama, pour le sauver. Pour moi, pour lui prouver que je pouvais être courageux et fort. Tout semblait si logique dans mon esprit. Je n'avais pas du assimiler les conséquences, j'en sais rien. J'ai pas d'excuses, impardonable. A cause de moi. Tout ça oui. Je n'ai fait qu'accepter et me taire. Capituler. Comme les Français sous le gouvernement de Vichy, qui acceptaient silencieusement qu'on vienne kidnapper et tuer leurs voisins de toujours, leurs amis. J'ai fait la même chose. J'ai même fait pire... J'aurais pu tous nous sauver, tous... Pourquoi ? Pourquoi on nous fait subir ça ? J'en sais rien, je comprends pas ce qu'ils veulent prouver. Tout ce que je sais, c'est qu'on peut pas revenir en arrière, et j'aurais pu agir de manière à ce qu'on puisse tous vivre... » Les yeux totalements humides, la vision floue, ne voyant que très mal Aiko, il lâcha une dernière phrase, d'une voix brisée, larmoyante : « Je nous ai tous tué.»

Shun s'enfonça de suite le poing dans la bouche, pour s'empêcher de faire du bruit. A nouvau il crit, il hurla à la mort. Il voulait mourir de suite, s'exploser la tête contre le mur, que tout s'arrête, qu'il ait enfin ce qu'il méritait : la Mort, sa seule Redemption.

*J'ai mal à la tête... tout le monde crie... je veux qu'ils se calment...*

Tatsuha n'était pas du genre à rester bien sagement dans son coin. Il était plutôt le premier à faire l'imbécile, même si, sans savoir, cela devait lui apporter le mépris de ses camarades. Mais là, il voulait le calme. Il avait fait un effort surhumain pour garder son sang-froid et ne pas céder à la panique, et les cris des autres rompait petit à petit cette protection. Le programme ? Qu'est-ce que c'est ?... C'est un jeu ? Quel genre de jeu ? Aucunes idées mais comment expliquer... Ce n'était pas bien. Plusieurs fois il en avait entendu parler, que ce soit dans la cour ou chez lui par Akari, mais sa soeur n'en venait jamais aux détails et comme lui, détestait les situations sérieuses. Etait-ce le programme ? Peut-être ! Et alors ? Si ça tombe, ce n'est pas si catastrophique ! Il fallait se l'avouer, il avait beau parler tout le temps, les réponses apportées par ses camarades aux quotidien lui importaient peu, voilà longtemps qu'il ne faisait plus attention aux autres, et cette situation lui convenait parfaitement.
Mais cette fois, cette situation "normale" se brisait, et laissait apparaitre des visages meurtris, angoissés et interrogatifs. Se permettre de laisser les autres entre eux et de se couler des jours paisibles dans un endroit rien qu'à soi n'était plus un luxe qu'il pouvait s'offrir ! Il fallait agir. Et en premier lieu, s'occupper de ceux qui en avaient le plus besoin, dans le cas présent, Hiromi Tatsumiya...

"Hiromi... tu es sûre que tout va bien ?"

Tatsuha s'approcha d'elle et lui tendit une main tremblante qu'elle repoussa. Makura regarda Tatsuha. Il était clair qu'il n'était pas encore entré dans la zone de confiance d'Hiromi, que la confiance en Makura satisfaisait amplement. Tatsuha abandonna et appuya sa tête sur ses genoux, fermant les yeux.

*Ils... font trop de bruit... J'en ai marre... Programme ou pas, je m'en fous, je veux juste qu'ils se taisent...*

Tatsuha se redressa d'un seul coup, sentant un contact glacé et visqueux s'introduire entre son collier et sa nuque. Il se retourna et vit Riana, lui mettant de la pommade dans le cou.

*Qu'est-ce qu'elle fait ?... Je veux qu'elle arrête !!...*
"Ri... ana... retire... ta main..." murmura-t-il presque inaudiblement.

La jeune fille ne s'excécuta pas tout de suite et continua à masser le cou du jeune homme, qui supportait de moins en moins cela. Ce contact humain se mis à le dégouter, lui causant une peur qui l'immobilisa, le faisant trembler de la tête aux pieds.

"Ar... rête... s'il-te... plait..."
La jeune fille se stoppa et partit vers Shun et Aiko à qui elle fit de même. Tatsuha se sentait étrangement détendu par la pommade de Riana mais se rendit compte qu'il ne voulait en aucuns cas revivre cette peur effroyable qui l'avait saisi, sans aucunes raisons...

"C'est... gentil.. ce que Riana fait. Mais je me demande si elle se rend vraiment compte de... de ses gestes..."

Tatsuha tourna les yeux en direction de Shun et Aiko qui apparemment avaient également accepté à contre-coeur le contact froid de la pommade.
Riana, maintenant tournée vers Ando avait un visage vide. Tatsuha s'interrogea...

*On dirait un reflexe conditionné !*

D'une façon ou d'une autre, Riana savait ce qu'elle faisait et c'était pour les autres qu'elle le faisait, que ce soit volontairement ou pas. Tatsuha essaya de conforter l'opinion qu'il avait en la jeune fille. *C'est une gentille fille...*

Tatsuha replongea la tête sur ses genoux, toujours face à Makura et Hiromi. Son regard se fit vide, il avait sommeil. Sa main commença à trembler, de plus en plus en plus violemment, tremblements qu'il avait de plus en plus de mal à maitriser...

*Des symptomes de manque... Je veux mes médocs...*

Le vacarme assourdissant de la pièce écrasa le jeune homme.

*Non... je ne veux pas mes médocs... Je veux qu'ils la ferment... qu'ils ferment leurs putains de gueules de merde... Y a bien un moyen pour que cette bande de connards se taisent... J'ai mal à la tête... Taisez-vous !! Vos gueules bande d'imbéciles !!*

[comme Yoyo, deux posts en un]

~dans le bus~

Jin s’était levé tard. La soirée de la veille n’avait pas duré longtemps, mais sa journée avait été éprouvante. Il avait passé tout le dîner à penser à elle, ignorant son père encore plus que d’habitude. Celui-ci l’avait bien remarqué mais pour éviter tout accrochage avec son fils, il préféra opter pour l’indifférence lui aussi.

Après le repas, Jin était sorti sans dire où il allait. De toute façon, s’il l’avait dit, ce n’était pas une dispute qu’il déclencherait, mais une belle bagarre. Ses pas l’avaient menés jusqu’au cimetière, sur la tombe de sa mère. C’est là qu’il se rendait quand il était perdu. Il avait besoin de conseil, de mettre ses idées à l’endroit dans sa tête. Celle-ci était envahie par Ran. Il la voyait en cours, assise à sa table, dans les magasins qu’ils avaient sillonnés la veille, tout se qu’il s’était passé dans les moindres détails. Bien entendu, sa mère ne pouvait pas lui répondre, mais ce simple lieu le soulageait, l’apaisait.

Il était rentré tôt pour se coucher et il avait rêvé d’elle évidemment. Le réveil fut laborieux. Autant, quand il avait cours, il se fichait d’être en retard, autant, pour ce voyage, il se devait d’être à l’heure. Pour rien au monde, il n’aurait raté ces quelques jours auprès de Ran.

Il arriva là où se trouvait le bus. Beaucoup de monde était déjà installé à l’intérieur. Et pour une fois, il se fit discret et traversa l’allée jusqu’au fond du bus, sans se faire remarquer.

Yoshi était arrivé O__o C’était étonnant qu’il soit là à l’heure d’ailleurs. Il avait même eut la merveilleuse idée de mettre deux casquettes aujourd’hui, mais Jin n’en savait pas la raison. Il était loin d’imaginer qu’il s’était battu avec Won. Il lança un « Yo » pour lui dire bonjour et alla s’installer. Il n’était pas d’humeur bavarde aujourd’hui, mais plutôt plongé dans ses pensées. Elle n’était pas encore là, mais elle viendrait, ça ne faisait aucun doute. Il posa ses genoux sur le siège face à lui, se moquant bien de qui y était installé, et ferma les yeux, attendant le départ.

~dans la salle~

Mal au crâne….. Ca cognait fort, trop fort à son goût. Il avait vaguement entendu du bruit, des gens crier, s’énerver, un « Juninounet » sorti d’il ne savait où, et des pas qui s’éloignaient. Il ouvrit les yeux, il était étalé par terre. Il se leva d’un bond, faisant cogner plus fort la chose qui martelait sa tête, et essuya ses vêtements.

« Niaaaaaah !!!!!!!!!! Mes fringues O______o Bordel, elles sont neuves d’hier X___X »

C’est en se mettant à crier ainsi qu’il sentit quelque chose d’appuyer sur sa gorge. Il y posa sa main, et y trouva un collier.

« On aurait pu me demander mon avis, j'suis sur que ça va pas du tout avec ce que je porte -__- »

Il soupira. Qu’est-ce que c’était que ce voyage??? Il regarda autour de lui. Il y avait de l’agitation, des gens qui dormaient encore. Il vit Yoshi assis dans un coin de la salle et partit dans sa direction, sans vraiment s’intéresser aux autres.

« Yo !!!! Sympa ton collier ^^ On dirait qu’on a le même, ça fait quoi de porter la même chose que moi ??? »

Il s’assit à côté de lui et regarda ses camarades.

« A ton avis, il se passe quoi là ??? »

Les cris en silence, les larmes qui coulaient à flots, si salées, si abondantes, qu'elles lui brûlaient les yeux et lui chauffaient la peau. Shun avait mal, immensément mal à sa main, il y enfonçait ses dents le plus fort possible il fallait dire. Une douleur pour en remplacer une autre. Un peu comme les gens qui se scarifient. Qui se font du mal physiquement, pour oublier leur douleur, leurs blessures mentales. C'était pareil pour Shun, enfin d'un côté. De l'autre, il voulait s'empêcher d'hurler vraiment. Il fallait qu'il attende pour faire ça, d'être seul, que les autres soient loins, pour le faire. Il ne voulait pas qu'on l'entende, qu'on remarque, non, surtout pas. Il s'imaginait. Tous les visages tournés vers lui. Tous les regards le fixant, en se demandant qu'est-ce qui lui prenait. S'ils savaient, s'ils étaient au courant de ce qu'il avait fait... Comment réagirait-il ?
Shun s'arrêta d'un trait. Il ouvrit ses yeux avec surprise. Il venait de révéler tellement de choses à Aiko, et si... elle se mettait à tout révéler à tout le monde.
« Mais Shun, qu'est-ce qui t'es passé par l'esprit ? Pourquoi tu nous a fait ça. ECOUTEZ MOI TOUS ! On est dans une galère pas possible là ! Shun était au courant ! Il aurait pu nous l'éviter, mais il n'a rien fait !! »
Et la suite ? Certains, mais peu, ne réagiraient pas, peut être même le comprendraient. D'autres, la plupart, l'insulteraient, lui crieraient dessus, le bousculeraient peut être, un peu. Et le reste... le tabasserait, à mort. Oh non, Shun n'avait pas peur de mourir, il s'était fait à l'idée maintenant, il ne pourrait que mourir, mais, la souffrance... Shun n'avait eu mal qu'une fois dans sa vie, physiquement parlant, il était en vélo et était tombé, très idiot, mais ce fut une mauvaise chute, et il eut une fracture au poignet. Quand il s'était relevé, qu'il avait regardé sa main, celle-ci était à l'envers, totalement. Il avait eu si mal, la souffrance, l'os qui se brise... Il lui en fallait peu pour qu'il ait mal. Le courage, ce n'était pas une des qualités qu'il possédait. Alors, se faire tabasser ? Shun ne pouvait l'imaginer, il ne voulait surtout pas que ça arrive ! Et peut-être que...

Tremblant de tous ses membres, Shun se retourna vers Aiko, légèrement. Avant elle s'était relevé et l'avait regardé sans le voir, mais Shun n'avait rien remarqué, trop perdu dans ses pensées, dans ses craintes. Il enleva son poing de sa bouche ( on pouvait voir de grandes marques de dents, très rouges, sur sa main ). Crier, il ne le pouvait plus. La peur venait de remplacer la culpabilité. La peur de souffrir. Il regarda sa voisine, timidement, en son intérieur il la suppliait de ne pas réagir mal... Mais comment ne pas réagir mal ? Comment ne pas crier, tempêter ? Il venait de lui annoncer qu'elle allait mourir, et qu'il aurait pu empêcher ça ! Mais... Aiko était figée. Yeux fermés, ne faisant aucun mouvement. Plongée dans ses réflexions, ou alors... Peut-être qu'il venait de la blesser. Non ce n'était pas le bon mot. Peut être qu'il l'avait détruit. Un choc, soudain, peut parfois avoir comme conséquences chez certaines personnes le mutisme, et même une sorte d'autisme. Oui... Peut-être qu'Aiko était devenue comme Riana, par la faute de Shun. Effrayé, le jeune homme ne put s'empêcher de s'éloigner d'Aiko, effrayée, apeurée parce qu'il avait certainement fait. Il ne faisait que du mal aux personnes, n'apportant rien de bien. C'est vrai... Shun avait ammené à la mort ses camarades de classe, venait certainement de détruire Aiko. Mais même, dans toute sa vie "d'avant". Qu'est-ce qu'il avait fait ? Il avait détruit la vie de sa soeur. Brisé l'ambiance familial. Et ensuite ? Il n'avait aucun amis. En fait, il n'avait jamais apporté du bonheur à qui que ce soit. Une satisfaction chez son père, mais pas du bonheur, de la joie, quelque chose de positif.
*Tu oublies Kenji-Sama*
Oui... Ils avaient vécu tellement de moments heureux. Des discussions. Des dîners. Ils s'amusaient, riaient ensemble. Mais à quoi bon ? C'était fini maintenant. Kenji était parti pour laisser place à... un meurtrier.

C'est vrai, à quoi cela servirait que Shun survive, il n'importait rien de bon, à personnes. Même c'était le contraire, il faisait mal aux autres.
*Que tout se dépêche d'avancer, que je puisse m'éteindre, je vous en supplie, j'en peux plus de devoir supporter tout ça*
Mais l'attente si pesante qu'il supportait, qui le détruisait, lui faisait du mal, le dévorait de l'intérieur, c'était ça qu'il méritait. Son châtiment. Le pire était qu'on le force à vivre, à continuer malgré tout, avec tout ce poid sur lui.
"Tu as été courageux, de venir..."
Hein, quoi ?
Shun se retourna, surpris. Il venait d'entendre Aiko parlé... Pourtant elle était toujours pareille, dans la même position... Elle venait de lui dire qu'il avait été courageux ? Non, c'était impossible, c'était certainement une hallucination.
"Personne ne t'aurais crut."
Cette fois-ci, Shun avait vu sa voisine bouger les lèvres. Ce n'était pas une hallucination. Elle disait qu'il était courageux, qu'on ne l'aurait pas cru... Shun se répétait ses phrases dans sa tête, mais il n'arrivait pas à les comprendre, c'était trop difficile, trop impensable !
"J'aurais fait comme toi..."
...
"Mais moi j'aurais peut-être été... lâche..."
Shun était paralysé. Il fixait sa voisine, choqué. Il n'arrivait toujours pas à comprendre ce qu'il entendait. Il était comme sur pause.
"Tu n'es pas...respon... Tu n'es pas res..."
La voix qui se brise. Aiko semblait si... brisée. Elle avait tellement mal. Le coeur de Shun s'arrêta de battre quelques instants. *Pardon, pardon, pardon encore et toujours pardon. Je ne voulais pas faire de mal, non, je ne voulais pas.* Mais c'est pourtant ce qu'il avait fait.

Lentement, Shun se mit à réfléchir aux paroles d'Aiko. Il n'avait jamais réfléchi à ça. Jamais réfléchi sur le fait qu'on aurait pu ne pas l'écouter s'il avait tout avoué. Pour lui c'était évident, qu'on le prenne au sérieux mais... Si ça n'avait pas été le cas ? Oui, on s'était moqué de lui ? En lui repprochant de faire une mauvaise blague. Aurait-ce été... possible ? Non... Impossible. Elle disait ça pour le rassurer. Oui, voilà. Enfin... Shun était confus, il ne savait plus quoi penser. Aiko venait de chambouler toutes les idées qu'il s'était faite sur la situation, sur ce qu'il aurait du faire...
*Reprends toi ! Arrête de faire l'égoïste ! Tu as fait une faute, ne réfléchis pas là dessus ! Regarde ce que tu as fait à Aiko, regarde son état ! Bon sang mais arrête de penser qu'à ta poire, va t'occuper d'elle !*
Shun se rapprocha de sa voisine. Il avait respiré un bon coup. Il fallait qu'il soit calme, qu'il donne l'air d'avoir de l'assurance, pour rassurer Aiko, la convaincre.
*Mais qu'est-ce que je fais ? J'suis bête. J'ai jamais réussi à rassurer une seule personne, je sais pas m'y prendre, je fais toujours ça maladroitement, comme un manche.*
Il ouvrit la bouche, pour sortir quelque chose, une broutille. Mais la seule chose qu'il réussit à articuler fut un : « Merci... » dit avec une voix brisée, touchée.

Comment lui montrer qu'il était là ? Qu'il s'inquiètait ? Vu la situation un « Ca va ? » aurait semblé, si ridicule, si pathétique. En fait, Shun ne voulait qu'une seule chose, et c'était la première fois qu'il ressentait cette envie. C'était serrer la main d'Aiko, pour la rassurer, juste serrer la main, et elle aurait compris mais, il ne fit rien. Non il n'était pas courageux, il n'était qu'un lâche.