Course dans la nuit

[D06]

Au moment où Aiko avait passé la porte la peur de se trouver à proximité d'autres élèves envahit la jeune japonaise. Le coeur battant douloureusement dans sa cage thoraxique, elle s'éloigna du bâtiment. Un pas, deux pas, trois pas, puis c'est en courant que la jeune fille s'éloigna. Ce n'était pas un commandement de son cerveau, mais un instinct urgent, contrôlé par la panique. Ses souliers résonnèrent contre le béton du parking, jusqu'à ce que ce soit l'herbe indisciplinée et sauvage qui étouffa ses pas.
Un léger sillon avait été laissé sur son passage, et il aurait été facile de suivre sa trace, alors qu'elle courait ainsi, comme une dératée.
La respiration courte, un point sur le côté et le sac entravant sa course, la jeune fille était mal disposée pour sortir vite de l'une des zones les plus dangereuses.
Elle ne voyait rien au sol à cause du sac et de l'herbe, et rien autour d'elle à cause du manteau noir de la nuit. Et son pied rencontra un caillou enfoncé à demi dans la terre.
Lachant son sac, elle fit un court vol plané avant de glisser sur le ventre. Elle se retrouva en une exclamation le nez dans l'herbe, haletante.

- Maman....

Murmura-t-elle en fermant les yeux.
* Qu'est-ce qu'elle penserait si elle savait où je me trouvais en ce moment ? Elle qui doit croire que... Je ne peux pas l'abandonner... *
Elle se retourna sur le dos et plongea son regard dans les étoiles. Son pied qui avait cogné contre la pierre la lançait douloureusement. Quelle imbécile, voilà qu'elle ne pourrait plus courir pour se mettre à l'abri pendant un moment.
*Espérons que ça passera vite...*
Elle s'assit et se pencha sur sa jambe afin de l'observer. Ses doigts rencontrèrent sa cheville qu'elle entreprit de masser légèrement, en soupirant. Et bien, elle était livrée à elle même à présent. Et au destin.

Saya longea discrètement le mur extérieur du parking pour se retrouver derrière un buisson. Elle savait que les élèves pouvaient être aussi rusés et attendre les autres pour les abattre… Ou du moins les volontaires. Encore fallait-il qu’ils aient une bonne arme. C’est à cet instant qu’elle réalisa qu’elle ne savait pas si la chance était avec elle.

Cependant, avant de fouiller son sac, elle examina les alentours à travers le rideau de feuilles qui ne la cachait pas réellement. Mais dans cette position accroupie et immobile il était tout de même improbable qu’on la discerne, elle se fondait dans l’obscurité. Seule lueur faible et lointaine de la lune lui permit de remarquer une piste dans l’herbe, juste là où elle venait de passer. Sous ses pieds, l’herbe était aplatie mais plus loin, les traces continuaient.

*Hum… Où es-tu petit animal ? Où te caches-tu ? Viens voir maman ours, qu’elle prépare le repas…*

Les sens de la jeune cannibale étaient en éveil, elle croyait flairer l’odeur de sa future victime. Elle allait suivre sa trace, mais tout d’abord vérifier le contenu de son sac. Elle attrapa sa lampe de poche qu’elle se garda d’allumer pour ne pas attirer d’élève. Elle trouva les provisions et au fond, il y avait son arme. Elle la saisit…

[HJ : Je ne sais pas si j’ai bien compris le fonctionnement du forum, Onee San doit poster pour dire quelle arme Saya trouve… Je me trompe ?]

[Onee san va t'envoyer un mp avec le nom de ton arme ^^]

Apparemment, la jeune fille n'avait rien de bien grave. Cependant, sa cheville l'empêcherait de se déplacer rapidement le temps qu'elle se remette, et bien que les herbes sauvages soient relativements hautes, elles ne la cacheraient peut-être pas bien longtemps...
Il fallait penser à survivre... Elle jeta un regard de par et d'autre d'elle, mais ne voyait que le parking au loin et elle ne parvenait pas à distinguer ce qui se trouvait de l'autre côté.

* Me repérer, il faut que je me repère, sinon je risque de me tuer toute seule... *

Elle chercha son sac du regard, puis allongea le bras pour l'attraper. Elle l'ouvrit mais ne distingua guère ce qui se trouvait dans le sac.

* Où est cette putain de carte ?! *

Plongeant la main dans son bagage, elle fouilla et ne tomba pas que sur la carte... Sa main entra en contact avec un objet qu'elle ne reconnut pas sur le coup. Puis avec un choc douloureux, elle comprit qu'il sagissait de l'arme qui lui était attribuée... Elle retira sa main comme s'il elle s'était brûlée, le souffle coupé : il n'y avait plus la place pour aucune mascarade, le pont avec une éventuelle erreur, ou blague était définitivement coupé. Elle reprit longuement son souffle, puis sorti l'arme afin d'en connaître la nature exacte, ainsi que sa carte.

Saya extirpa de son sac… Une gomme d’écolier rose et caoutchouteuse ! Elle la regarda avec dépit et commença à se poser des questions. Son ventre lui réclamait de la chair fraîche mais, et si elle ne s’en sortait pas ? Elle n’avait pas vraiment envisagé le fait d’être ainsi prise au dépourvu, elle avait déjà était dépossédée du couteau qu’elle portait toujours contre sa cuisse et maintenant, cette arme ! Saya se repris rapidement, car il lui semblait avoir entendu un bruit dans la direction des traces de pas.

*Je vais me faire un petit encas, ça me calmera… Je pourrais mieux réfléchir le ventre plein !*

Mais avant de surgir de sa cachette, elle retira lestement et sans bruit sa robe médiévale qu’elle chérissait tant. Elle serait plus un handicap qu’autre chose pendant le combat, elle la rangea donc dans son sac. Elle était à présent vêtue d’un pantalon noir souple et confortable et d’un débardeur de la même couleur. Il faisait plutôt bon et de toutes manière attraper une veste au fond de son sac ne ferait que la faire repérer. Si ce n’était déjà fait…

La gomme, coincée sous sa montre et donc facilement accessible en pliant le poignet, ne lui serait sans doute d’aucune aide… Mais elle avait ses crocs acérés ! Elle avança donc en suivant les traces. Elle entendait une respiration, mais ne voyait personne… Elle douta même un instant que ce râle angoissé fut le sien. Mais soudain son pied buta sur une masse moelleuse. Elle ne put retenir un sursaut :

"Oh ! Un cadavre ?"

Il faisait si noir qu’elle n’avait pas vu Aiko en train d’essayer de discerner sa carte grâce aux rayons de lune. Elle s’attendait à quelqu’un debout et sur la défensive et elle trouvait ce qui semblait être une fille, vautrée par terre, car elle ne l’avait pas encore reconnue. Elle se demanda si elle lui sautait directement dessus ou si elle devait jouer les victimes apeurées… Puis décidant que cette deuxième solution n’était pas crédible, elle sauta sur Aiko et se mit à cheval sur elle.

*Uhm… Du sang… Du bon sang tout neuf de lycéen… Rien que pour moi ! Slurp !*

Ne voulant pas laisser l’initiative à son adversaire qui ne pouvait pas être moins bien armée qu’elle, elle dirigea sa mâchoire puissante vers son bras droit et la referma violemment dans l’espoir de lui arracher un bon morceau de chair et de pouvoir se délecter de son sang.

Epaisse et lourde dans sa main, bien ficelé sur elle même, la jeune asiatique n'eut le temps que de reconnaître l'objet qu'elle tenait avant que quelque chose heurte brusquement son pied déjà douloureux. Sursautant en un bond, elle se retourna alors qu'une silhouette noire se dressait devant elle en s'interrogeant d'une voix d'où frémissait la démence sur la nature de la pauvre Aiko.
Elle n'eut pas le temps de lacher sa carte ni sa corde, que Saya avait bondit sur elle et, à califourchon sur son torse, lui mordit au sang l'épaule.

- Aaah ! Salope !

Gueula Aiko en sentant les crocs de Saya se referma sur sa chemise, et pincer violemment sa chair. D'instinct, Aiko qui avait laché ses ustensiles empoigna les cheveux de Saya et la tira de toute la force de sa peur et de sa colère jusqu'à ce qu'elle lache. Sous la prédatrice, elle gigotait, se débattait, afin de la déstabiliser au mieux, puis parvint à glisser sa jambe au niveau du bassin de l'assaillante, pour la rejeter violemment en arrière.
Le coeur battant la chamade, elle se redressa tant bien que mal, en oubliant la douleur qui lui lançait l'épaule, et sa cheville fatiguée.

*Survivre, survivre ...!*

N'obéissant qu'à sa peur de mourir, Aiko se jeta sur Saya comme celle-ci l'avait fait quelques secondes avant, sans lui laisser le temps de se relever. Mais elle n'utilisa pas les dents, préfèrant brandir le poing comme elle l'avait souvent fait contre son père. Cette image lui revint, tel un flash qui accentua sa peur de se faire frapper.

(j'espère que je n'ai pas trop fait d'action en même temps, si c'est le cas je modifierais :x)

(Ne t'inquiètes pas Aiko, ça va.)

La nuit est encore profonde malgré les heures qui avancent et les deux jeunes filles ressentent encorele poids qui vient de leur tomber sur les épaules, à peine sorties de l'école.

Lorsque Saya a sauté sur le dos d'Aiko, elle n'a pas manqué son coup et s'en sort même plutôt bien. Cannibale dans l'âme et assoifée de sang, elle mord l'épaule de sa prisonnière et arrache même un petit morceau de chair, provoquant une ouverture de l'épaule d'Aiko et un long filet de sang qui s'écoule le long de son bras droit.

Aiko : -10 pts de vie (récupérables difficilement sauf si blessure soignée. Sinon, chute régulière des points de vie)

Seulement Aiko n'est pas une minable et la peur et la haine qu'elle a ressenti tout à l'heure, ne la font que réagir violemment et instinctivement. Se voyant coincée sous le poids de la cannibale, elle arrive à passer sa jambe sous elle, et Saya, déstabilisée par sa soif grandissante de sang, baisse légèrement sa garde, assez pour permettre à Aiko de la jeter par terre. Fatiguée, crevée, et surtout abusée, Aiko se jette à son tour sur Saya et lui dédit un formidable coup de poing bien placée dan le nez... Hélas, sa force s'est affaibli et le sang qui coule de son épaule n'arrange pas les choses... Le coup de poing ne tue pas Saya, ne l'assome pas... mais la sonne assez pour abuser d'elle encore quelques secondes...

Saya : -4 pts de vie (récupérables)

Saya avait réussi à arracher un morceau de chair à sa victime et s’en délecta dans l’urgence. La bouche délicieusement ensanglantée, elle suça le sang de la blessure quelques fractions de secondes avant que sa victime ne réagisse violemment. Elle était enivrée de ce petit amuse-bouche et en voulait encore. Cependant, la réaction d’Aiko la projeta au sol et elle reçut un coup de poing qui l’étourdit quelques secondes.

*Rrrroh… La nourriture se débat maintenant ! Va falloir que j’achève ça… Dommage la viande sera un peu moins fraiche*

« Viens par là, ma belle entrecôte ! »

Saya était allongée sur le dos par la violence du coup, comme Aiko était tout près d’elle, Saya s’accrocha à son pied droit et envoya un grand coup dans la jambe gauche de son adversaire avec ses deux pieds joints. Puis, espérant la faire tomber, elle se redressa et enfonça ses dents dans la jambe droite d’Aiko, ou du moins elle y mit toute son énergie. Elle devait manger, manger pour se régaler mais aussi tuer pour survivre et gagner ce jeu qu’elle avait intégré de sa propre initiative.

« Escalope tu as dit ? Non c’est toi mon escalope ! »

Saya eut un très bon réflexe en tapant dans les jambes d'Aiko qui ne put que trébucher une fois de plus sur le sol. Saya en profita pour mordre une nouvelle fois la pauvre Aiko mais au mollet cette fois, un endroit rempli de chair et nécessaire pour courir ou même marcher pendant une longue distance. De nouveau, les dents pénètrèrent la chair sans en arracher cependant mais laissant un nouveau filet de sang s'écouler sur la jambe de la jeune fille alors que son épaule venait à peine d'être ouverte...

Aiko : -5 pts de vie (récupérables par cicatrisation au bout de plusieurs jours)

Pourtant, parce que la vie est plus importante que tout même dans un monde aussi merdique dirigé par un gouvernement aussi lâche, Aiko réussit à se saisir de sa corde et en trainant d'un coup sec Saya sur le sol, toujours accrochée à sa jambe, elle réussit avec douleur et laissant son sang couler de toutes parts sur elle, à passer la corde autour du cou de Saya, et de serrer aussi fort que son épaule le lui permettait, c'est à dire assez fort pour la faire lâcher prise et la faire suffoquer sévèrement...

Saya était enivrée de sang, elle voyait immédiatement cette fille les entrailles offertes à son appétit grandissant. Comme on dit, l’appétit vient en mangeant, Saya ne pouvait pas s’arrêter en si bon chemin. C’est alors qu’elle sentit une corde se passer autour de son cou. Immédiatement, elle desserra l’étreinte imprimée par ses dents sur le mollet de son adversaire. Et commença à suffoquer légèrement.

*Putain de sale steak tartare, tu vas me laisser te bouffer ?! … Ce n’est pas le rôti à ficeler !*

Saya pris peur en se rendant compte qu’elle ne pouvait pas se défaire de son étreinte. Ses bras se lançaient vers l’arrière pour essayer d’attraper les cheveux d’Aiko. Mais ils demeuraient introuvables… Cependant, Saya se doutait qu’elle ne pourrait l’étrangler en la maintenant ainsi car elle l’avait blessée.

Au lieu de résister à la force d’Aiko et risquer d’accentuer la strangulation, Saya se lança avec élan en arrière. Ainsi elle comptait tomber sur son adversaire et effectuer une sorte de roulade arrière pour se trouver dans l’autre sens et faire lâcher la corde à la jeune nipponne. La pression de la corde serait alors moins forte et elle pourrait mordre la main de son dîner.

Ce qu’elle fit, visant toujours la main droite qui est la plus utile en voulant mordre la paume à la base du pouce, la chair est tendre en cet endroit. Sa victime était certainement allongée à présent, et Saya était à genoux juste derrière sa tête. D’un rapide mouvement elle plaça ses genoux sur les épaules d’Aiko pour l’immobiliser en prenant soin d’écraser la blessure qu’elle lui avait déjà faite. Elle dirigea ses mains vers son cou pour l’étrangler…

« Tant pis, moi qui voulait juste un filet tendre et de choix… J’t’aurais peut-être laissée en vie… »

[HJ : J’espère ne pas avoir fait trop d’actions… Dîtes et j’édite.]

[ D06 ]

Shun courrait comme un dératé, sa respiration était saccadée et irrégulière, ses pieds douloureux et son corps engourdi. Chaque battement de son coeur était insoutenable, il lui semblait que sa poitrine allait exploser. A peine avait il courru une cinquantaine de mètres que déjà sa transpiration abandait, lui collant les vêtements, coulant sur son visage. C'était la première fois que Shun accomplissait un tel effort, il faut dire que le sport n'avait jamais été une matière qui l'intéressait vraiment. Shun était quelqu'un plutôt de faible de corps, certes, sa peau ne lui collait pas sur les os, mais il n'avait pas de muscles, de pectoraux, d'abdominaux voyants, sa force ne lui permettait pas de soulever des masses, et chaque effort minime le fatiguait rapidement.
Seulement là, c'était différent. Shun n'avait jamais eu à faire d'efforts car il n'avait jamais eu de responsabilité. Tandis que là, il avait une responsabilité, et même plusieurs... Il était responsable de la vie de tous ses camarades. Chaque mort serait de sa faute, et il ne pourrait le supporter, la culpabilité le tuerait. il devait, il se devait à lui-même d'essayer de maintenir le maximum de vie... C'était la seule raison qui le poussait, à cet instant-là, à courrir aussi vite, armé et prêt à tout pour sauver la personne qui hurlait à la mort.

Shun ne distinguait quasiment rien, c'était la nuit, et sa vue n'était pas très bonne. Il sentit simplement le changement de sol, du bêton du parking, à l'herbe de l'île. Il n'arrivait à distinguer que quelques formes vagues : les arbres, des collines lointaines. Sous ces yeux, ils ne voyaient que du noir, s'il y avait quelconque creux, il serait tomber dedans, mais le sol était lisse, il devait se trouver sur une plaine.
Si Shun avait été sourd, par rapport à ce qu'il voyait, il se serait cru seul. Mais, ses oreilles fonctionnaient à merveille, et, mis à part le bruit du vent sur les feuilles des arbres, des hurlements de douleur lui parvenaient aux oreilles, et plus il courrait, plus ces cris se rapprochaient. A chaque cri, le coeur de Shun se serrait et un poid énorme lui pesait dans son estomac. Et oui, la culpabilité était dur à supporter pour ce jeune japonais trop sensible, trop lâche...
Il serrait l'arme si fort dans sa main, qu'il sentait des piques lui rentrer dans sa paume. Mais il s'en foutait, au contraire, cela lui permettait de rester bien éveillé, conscient de la situation.

Il regardait tout autour de lui, les cris se rapprochaient de plus en plus et il aperçut soudain une forme vague, elle était assez lointaine, mais une bonne trentaine de mètres les séparaient. Les cris continuaient, Shun tremblait de tout ses membres, son coeur battait la chamade, en un fragment de seconde, il réfléchissait aux possibilités : fallait-il qu'il soit discret ? Ou allait-il arrivé comme un bourrin ? Shun ne savait pas... C'était la première fois qu'il assistait à une bagarre, ça lui faisait tellement peur...
Shun continua tout de même à courir, à une vitesse folle, comme il ne l'avait jamais imaginé. Les hurlements stoppèrent, et firent place à des cris étouffés. Il arriva à distinguer des formes... une personne allongée et une autre à ses côtés, qui l'étranglait, il n'arriva pas à les reconnaître.

Ni de une, ni de deux, animé d'une rage folle, Shun arriva en courrant près de la personne agenouillée et lui donna un grand coup de genou dans la tête qui était à sa hauteur. Il se jeta ensuite sur elle et se mit à la frapper du bord de son arme, avec le maximum de force qu'il le pouvait, à l'endroit de sa nuque.
Il était animé d'une rage folle, qu'il ne se connaissait pas ( quoique... ), et il se mit à tapper, encore et encore, sans limites tout en criant :

« QUI QUE TU SOIS, FUIS !!!»

Il ignorait où et comment il frappait, aveuglé par sa colère, seulement, c'était la nuque de son adversaire sur lequel il passait ses nerfs. Il en voulait à la personne qu'il frappait qu'elle se soit laissée stupidement avoir par cette règle du jeu, qu'elle eut été égoïste au point de penser à sa vie plutôt qu'à celle des autres... Et il continuait à frapper, des larmes coulaient sur les joues de Shun, il s'en voulait tellement, d'avoir été égoïste, de n'avoir penser qu'au bien être de Kenji, de ne pas avoir vu à quel point il avait fait une erreur dès plus mauvaises... Alors que c'était Kenji, l'égoïste le vrai !! Et Shun lui en voulait tellement...

Shun passait sa rage, sa culpabilité, son dégout de Kenji et de lui-même, sur Saya. Il se voyait en elle, il voyait Kenji... Il devait passer ses nerfs.

Alors que tout semblait perdu pour Saya, elle eut le très bon réflexe de se rejeter en arrière et ainsi de faire basculer la mise en désavantage d'Aiko, qui se retrouva prise à son propre piège, la blessure sanglante et le cou déja trop serré pour se rendre totalement compte de ce qui lui arrivait...

Elle était prête à tomber dans les pommes que Shun surgit. Saya ne l'ayant pas vu fut complètement prise par surprise et ne put pas du tout préparer d'attaque ou de défense pour faire face au Shun déchaîné qui se jeta sur elle.
Les nombreux coups qu'il lanca sur Saya avec son arme (Shun tu la préciseras a Saya, elle peut la voir, par mp si tu préfères que personne d'autre ne la sache.) laissèrent de très belles marques sur son visage bientôt saignant de partout. Saya ne pouvait plus à cet instant être en mesure de prendre l'initiative d'attaquer, la force n'était plus au rendez-vous, au pire elle pourrait peut-être lever les mains pour se protéger mais Shun ne s'arrêtait pas.

Saya : - 15 pts de vie (7 récupérables si blessures soignées)

Aiko est la seule à pouvoir faire quelque chose pour empêcher le meutre, ou peut-être que Shun de rendra compte tout seul de ce qu'il est en train de faire. Saya quant à elle est en position de faiblesse et son dernier recours serait de demander pitité...

Saya n’eut le temps d’infliger aucune blessure à Aiko. Elle l’avait juste étranglée jusqu’à la mettre au bord de l’évanouissement. Elle allait la tuer, elle était proche du but mais soudain quelqu’un lui tomba dessus. Il était arrivé extrêmement vite, elle ne l’avait même pas entendu, n’avait pas pu esquiver ses coups. Elle reçut de nombreux coups au visage, et cria de douleur. Son visage était en sang et malgré la douleur, elle ne pouvait qu’apprécier le sang qui ruisselait de ses blessures à sa bouche.

**Putain, mais il essaye de me saigner, lui ! On ne dérange pas la bête dans son sommeil**

Saya, qui n’avait jusque là eut aucun réflexe de se protéger le visage de ses mains, réalisa brusquement les intention belliqueuses de son nouvel adversaire. Elle plia son bras afin qu’il serve d’écran entre son visage et l’arme de son agresseur. Arme sadiquement détournée, elle servait à présent de matraque sur le visage de la jeune cannibale. L’autre main de Saya cherchait un moyen désespéré de faire cesser les coups.

« Stop ! StoooOoOOoP ! »

Elle hurlait à Shun de s’arrêter pendant que sa main tâtonnait sur son visage. Comme il continuait, elle enfonça le pouce, l’index et le majeur dans un des orifices oculaires du garçon. Elle pinça et tira de toutes ses forces. Elle voulait lui arracher l’œil, mais avait-elle réussi ? En tous cas, elle essayait avec la rage du désespoir de se dégager. Le corps de Shun n’était pas vraiment lourd, elle voulait se sortir de ce mauvais pas.

**Non mais… Je me suis pas faite intégrer à cette classe pour crever la première…**


[HJ: Qu'on me dise si mon "attaque" est mal placée. Mais il me semble que c'est plausible.]

L'attaque de Saya est tout à fait possible en effet mais uniquement par quelqu'un qui n'a pas une autre personne assise sur lui, qui n'a pas de sang partout sur le visage et les forces qui le quittent...

Alors malgré l'attaque sencée mais désepérée qu'elle fit, Shun était tout à fait capable de l'éviter... Saya est prise au piège.

( Onee ! Je vais inventer des souvenirs de Kenji et Shun, si y a des trucs qui te gêne, hésite pas à me le faire savoir et je modifie de suite ^_^ )

Hors de lui-même, Shun continuait à frapper sans s'arrêter. Toute la rage, toute la hargne qu'il y mettait.. cela venait du fond du coeur, du plus profond de son être. Il ne frappait pas Saya par plaisir, il ne savait même pas qui elle était, ça aurait pu tomber sur elle comme sur Ana, Miyako, Ran, n'importe qui. Si Shun était arrivé avant, lorsque c'était Aiko qui avait l'avantage sur Saya, ce serait sûrement Aiko qui serait, là, à la place de Saya.
Shun avait perdu tout repère. Il ne savait plus où il était, ni même ce qu'il faisait, il ne pensait à rien. Seules des souvenirs passaient dans sa tête, des images trop dur à supporter, et ce sentiment de colère qui le rongeait, c'était lui qui avait pris le pouvoir sur Shun, lui n'était qu'un spectateur.

Comme tous les soirs, Shun passe au domicile de son professeur. Il reste toujours une vingtaine de minute, le temps de discuter en buvant du thé au jasmin, généralement. Cela fait seulement quelques mois qu'ils se voient ainsi, mais pour Shun, c'est tellement. Il connaît enfin quelqu'un qui le comprend, qui le soutient, qui le réconforte, avec qui il peut discuter, queqlu'un qu'il peut aider. Grâce à Kenji, Shun a vraiment enfin l'impression d'être utile, pour une fois, dans sa misérable vie.
Arrivé devant la porte d'entrée, il toque, une fois, deux fois, trois fois. Pas de réponse. Il appelle son professeur d'une voix incertaine, aucune réponse. Inquiet, il pousse la poignée de la porte, bien qu'il doute qu'elle ne soit fermée à clef au vu du temps qui court, tout le monde ferme sa porte avec une dizaine de verrous et Kenji le premier.
Seulement, la porte s'ouvre, et là, c'est la panique. Le coeur de Shun se met à battre à vive allure, il s'imagine les pires choses, il croit que son professeur s'est fait agressé chez lui. Il tremble, paralysé devant la porte, il aimerait crié le nom de son professeur, mais aucun son ne sort de sa bouche.
Au bout de quelques instants, il prend son courage à deux mains, il faut qu'il entre, qu'il ne soit pas lâche, qu'il soit un homme. Alors il entre, tremblant de la tête au pied, la maison de son professeur était silencieuse et sombre. Shun poussa d'une main fébrile la porte qui menait au salon : il y trouva la chose la plus inattendue possible.
La table basse était couverte de plats traditionnels japonais, en s'approchant plus, Shun vit des harumaki, du gyoza, des Inarizushi et une dizaine d'autres plats, ses préférés. Au milieu de la table, une lettre, il y reconnut l'écriture de Kenji-Sama.
<< Shun,
Cela ne fait que quelques mois que je suis arrivé dans ce lycée, que je suis devenu ton professeur, quelques mois que ce lien, spécial, s'est crée entre nous. Dès que j'ai posé mon regard sur toi, j'ai senti... C'était si spécial, j'avais l'impression de voir en toi, et que tu voyais en moi. Désolé, j'ai du mal à exprimer ce que je ressens, mais, Shun, tu m'apportes tellement, maintenant, sans toi, j'ai du mal à imaginer ma vie. J'étais seul, et tu es arrivé. Tu es le fils que j'ai jamais eu. Ton soutien et ton amour me sont si précieux, je ferais tout pour les garder, je ne pourrai jamais gâcher cela, te perdre... je ne pourrais le supporter. Tu es celui qui m'a prouvé que la Vie n'était pas si morne que ça, qu'on méritait d'en profiter.
Pour cela, pour te remercier de tout le bien que tu m'as apporté et que tu m'apportes encore, je t'ai fait ce dîner.
Avec toute l'affection qu'il puisse exister au monde,
Kenji >>
Tandis que Shun, choqué, relisait la lettre une seconde, une troisième et puis une quatrième fois, une voix derrière lui murmura :
« Je n'aurais pas réussi à te le dire de vive voix, fils. »

Des larmes se mirent à couler sur les joues de Shun, il sentit alors une main se poser sur son visage. Il continua de sa main droite, à frapper sa victime, attrapa de sa main gauche les doigts qui se baladaient sur son visage, appuya le plus fort possible dessus et se mit à les tordre.
« Me touche pas, pourriture !! » cria-t-il d'une voix qui laissait deviner sa tristesse « Après toutes ses promesses, tu m'as laissé tombé, tu m'as abandonné ! » Il continuait à frapper, plus vite, plus fort. « Tu m'as MENTI ! Dire que je te considérais comme mon père, dire que... tu étais l'être que j'aimais le plus au monde, que tout allait bien... » Shun renifla « Tu m'as trahi ! Je te hais ! Je te déteste ! Tu me répugnes ! Tu as gâché la vie de tous ! Et tu m'as fait devenir l'assassin de tous mes camarades !! Je ne pourrais jamais te le pardonner ! »

Shun n'arrivait pas à s'arrêter de frapper, même s'il l'aurait souhaité il n'aurait pas pu, toute cette haine, ce dégoût qu'il avait envers Kenji et lui-même remontait à la surface, il avait tellement de sentiments à évacuer, tellement...
Il se haïssait. A cause de lui, ils allaient tous mourrir, et personne ne le méritait, personne ne méritait de mourrir. Dans cette classe, même s'il n'avait eu que peu d'affinités, il y avait des personnes avec un bon fond, un très bon fond, Aiko... A cause de lui, elle allait mourrir, elle qui semblait si gentille, et qui semblait tellement souffrir... IL aurait boulu qu'elle connaisse le bonheur, le vrai bonheur, celui qui nous fait oublier tout le reste. Mais elle ne le connaîtrait pas, par sa faute à lui...

La personne à ses côtés semblait ne pas bouger, Shun aurait voulu lui crier de partir, de fuir, car sinon elle mourrait à son tour, mais il ne pouvait pas, il n'avait plus le contrôle...

Shun perd complètement les pédales, il n'a plus le contrôle de lui-même et bien que Saya essaye de protéger son visage du mieux qu'elle peut, les coups répétés ne peuvent que se faufiler dans les espaces vides et atteindre la peau de son visage déjà complètement abîmée par les coups incessants ; des blessures profondes, des plaies qui laisseront de grande cicatrices et surtout du sang qui coule et coule du visage de Saya... Forcément les forces la quittent et déja le noir envahit ses yeux tandis que Shun ne s'arrête pas, même pas pour les cris d'Aiko qui s'évanouit à son tour affaiblit par sa blessure...

Aiko : - 5 pts de vie (la blessure continue de couler, fais attention)

Saya : - 30 pts de vie (tu es dans un état lamentable, si Shun ne s'arrête pas, tu mourras [cependant tu es récupéré les pts de vie du coup de poing d'Aiko])

La douleur devenait insoutenable, Saya ne pouvait plus rien voir car le sang de son visage recouvrait la surface de ses yeux. Elle crachait du sang en haletant, elle sentait ses forces la quitter peu à peu. Tout se mit à tourner, elle avait envie de vomir. Vomir sa souffrance, hurler son malaise mais de simples gémissements s'échappaient de ses lèvres ensanglantées.

"Pitié..."

Sa voix était faible et tremblante, elle regrettait à présent sa folie, sa décision de participer à ce jeu. Pour s'amuser, elle allait mourrir pour avoir voulu s'amuser... Ses deux bras étaient étendus inertes sur son visage et recevaient eux aussi des coups. Des larmes inondaient ses joues sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle essayait de maîtriser la douler, de ne pas sombrer dans l'abime de l'inconscient.

*Non, Saya... Relève toi... Ne meurs pas, sale garce! Tes parents? Que vont penser tes parents? Tu ne pourras pas leur cacher ta mort, comme tu leur as caché tes tendances canibales et tes notes désastreuses... Il n'y a personne à menacer à présent... Tu es face à toi-même et tu ne dois pas te laisser assasiner*

Mais son corps n'était pas indestructible à l'image de sa volonté. Ces pensées furent les dernières avant qu'elle ne s'évanouisse brusquement. Son corps s'afaissa, ses membres cessèrent de gigoter et sa tête roula sur le côté. On aurait pu la croire morte, mais elle faisait un malaise.

La réaction de Shun pour la blessure d'Aiko à l'épaule n'est pas suffisante pour la soigner complètement mais ça arrête au moins le sang de couler pour le moment et c'est ça le plus important.
La blessure qu'elle a à la jambe est beaucoup moins grave mais peut la faire boiter franchement si elle veut marcher tout de suite.

Quant à Saya, Shun a continuer à frappe sur son corps inerte lui otant encore le si peu de vie qui lui restait avant de tomber dans les vapes. Elle est dans un état lamentable, son corps est inconscient et recouvert de sang, son visage est méconnaissable. Si personne ne l'aide dans la prochaine heure, elle mourra toute seule puisqu'elle est incapable de bouger, elle a perdu trop de sang.

Saya : - 15 pts de vie (irrécupérables en trois jours sans soins hospitaliers d'urgence)

Saya était tombée dans les pommes, elle ne bougeait plus et son visage était complètement déformé par les coups que lui avait asséné Shun. Elle avait quitté son enveloppe corporelle, c’était comme si elle survolait la scène. Elle se voyait inconsciente au sol et elle voyait les deux autres jeunes gens plus loin. Etait-elle morte ? Son esprit était-il en train de s’évaporer ? Etait-ce une rêverie ?

*Je ferais de mon mieux, papa et maman. Je ne vous décevrais pas.*

Saya était tombée dans les pommes, elle ne bougeait plus mais elle n’était pas morte. Comment le savait-elle ? Elle en était persuadée car cette douleur lancinante et insupportable ne pouvait pas être éternelle. On ne peut pas souffrir pour la fin des temps, on meurt et tout s’arrête… Et la douleur, et le monde. Tout meurt avec nous. Car si l’on croyait à une vie après la mort, à une vie de châtiment ou de récompense éternelle, on ne se délecterait pas du sang de chacune des ses victimes…

*Je ne suis pas morte. Je ne vous décevrais pas.*

Saya était tombée dans les pommes, et elle mourrait bientôt. Saya était mauvaise, cruelle et dangereuse… Saya ne sera plus ?

~*~* « Ce n’est qu’une égratignure, Saya… Ca guérira très vite.
- Je sais. »
Le ton ferme et résigné de la fillette reflétait parfaitement l’expression de son visage. Les yeux humides mais le visage crispé par la volonté. La volonté de ne laisser aucune larme rouler sur sa joue, de se montrer forte. Quelques gravillons étaient encore dans la plaie de son genoux et le bleu de sa joue devenait de plus en plus foncé. La chute de son vélo l’avait projetée au sol et du haut de ses six ans, le regard désapprobateur et inquiet de sa mère lui était déjà insupportable… *~*~

*Ca guérira très vite… Mais vite quand ? Je dois fuir. Je dois vaincre. Je dois tuer. Vous serez fiers, parce que je survivrai.*

Saya était tombée dans les pommes. Elle était impuissante. Toute sa volonté à l’épreuve, non plus d’une larme puérile, mais d’un corps à bout de forces. D’un corps se vidant de son sang, un corps qui pour se préserver s’était déconnecté. Un corps inerte au sein duquel une conscience luttait pour vivre et survivre.

Tandis qu'Aiko était toujours inconsciente, Shun regardait le corps inerte et meurtri de Saya. Certes, cette fille avait tenté de tuer Aiko, avait toujours été folle et asociale, cependant, elle restait tout de même un être humain. Un être humain que lui, Shun, avait jugé de bon de lui ôter la vie. Tous les souvenirs, toutes ses pensées, tous ses projets futurs, toutes ses envies, ses désirs, ses rêves, il lui avait, lui, voler, briser. Maintenant pour elle, ce n'était que le Néant. Pourquoi avait-il fait ça ? Se serait-il pris pour Dieu ?
Peut-être.
Après tout, malgré qu'il ait des semblants de regrets, au fond de lui, il avait pris un certain plaisir à faire cela, non pas parce qu'il avait tué une meurtière, non. Juste parce qu'il avait tué. Il venait de faire quelque chose qui lui avait fait ressentir ce qu'il cherchait depuis toujours : le sentiment d'être quelqu'un d'important, d'avoir du pouvoir.

Aiko tremblota, ce qui permit à Shun d'oublier ces horribles pensées.
« Aiko ? Aiko ?? C'est moi Shun. Tout va bien... Tu es hors de danger... »
Cependant, le regard de son ami tournait déjà vers l'emplacement de Saya. Il apperçut l'expression qui passa sur le visage d'Aiko, ce qui le fit frissoner.
Aiko pourrait-elle lui donner sa confiance après cela ? Accepterait-elle sa protection ? Ou préfèrerait-elle rester seule et le plus loin de lui. * Non, pitié non. Tout sauf ça.*

« Comment te sens-tu ? Tu... la douleur... Ca te fait mal ? » demanda-t-il d'une voix hésitante.
Shun avait peur maintenant de l'avenir. Ils étaient plongés dans un tel enfer que cela lui semblait être seulement un mauvais cauchemard.
* Kenji... Et dire qu'on aurait pu tout empêcher... *
Une larme discrète glissa rapidement sur une joue de Shun.